lundi 24 janvier 2011
Carlos Ghosn
Le PDG de Renault, contraint de s'expliquer hier soir sur TF1 à propos de l'affaire d'espionnage international qui secoue son groupe, a lui-même beaucoup appris à l'étranger avant d'en faire profiter le constructeur au losange. Né à Porto Velho, au Brésil, élevé au Liban puis venu à Paris pour y faire Polytechnique, il a accompli toute sa carrière à saute-frontière. Après des passages en Amérique du Sud et aux Etats-Unis pour le compte de Michelin, le sauvetage de Nissan, qu'il a mené de main de maître depuis Tokyo, a permis à ce polyglotte admirateur de César et d'Alexandre le Grand de conquérir un statut d'icône du monde patronal. Pour autant, s'il a refusé l'offre de l'administration Obama de prendre les rênes de General Motors et discute presque d'égal à égal avec Poutine de l'avenir d'AvtoVAZ, celui qui rêvait jadis d'être pilote de course n'a franchi qu'à vitesse ralentie les chicanes de la crise. Pour retrouver toute son aura, l'ex-élève des jésuites de Beyrouth espère remettre les gaz grâce à la feuille de route qu'il annoncera à son groupe le mois prochain. Cet impatient qui évitait, lorsqu'il vivait au Japon, les interminables représentations de kabuki ne fait une exception qu'en faveur du bridge, auquel il peut consacrer des heures à taper le carton dans des tournois. Quant à ses goûts en matière de lecture, sur lesquels il se montre discret, on peut supposer qu'ils ne portent guère en ce moment le natif de l'Amazonie vers « L'espion qui venait du froid ».
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