Plusieurs mouvements d'opposition ont appellé les Egyptiens, en particulier les jeunes, à manifester, mardi 25 janvier au Caire et en province, espérant que l'écho du soulèvement tunisien favorisera la mobilisation pour des réformes économiques et un changement politique en Egypte.
Les organisateurs, membres du Mouvement du 6 avril, un groupe de militants pour la démocratie, ont appelé les manifestants à défiler avec pour slogan "le 25 janvier, je reprends en mains les affaires de mon pays", qui rappelle implicitement ceux des manifestants tunisiens.
Ces manifestations – les premières du genre depuis la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier – coïncideront avec la très officielle "Journée de la police", un jour férié à l'occasion duquel les dirigeants multiplient depuis dimanche les éloges aux forces de l'ordre et les engagements à maintenir la stabilité.
"LES ÉGYPTIENS DEVRAIENT Y ARRIVER"
L'opposant Mohamed ElBaradei, ancien haut fonctionnaire international, a exprimé sur sa page Facebook son soutien à "l'appel à manifester contre la répression" et a dénoncé "les menaces d'utiliser la force venant d'un régime qui tremble devant son peuple".
"Si les Tunisiens l'ont fait, les Egyptiens devraient y arriver", a également déclaré au magazine allemand Der Spiegel, lundi 24 janvier, l'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), interrogé sur une éventuelle contagion à l'Egypte de la "révolution du jasmin" tunisienne.
Son comité de soutien a, dans un communiqué, affirmé que plusieurs de ses partisans avaient été convoqués par les services de sécurité avant ces manifestations. Certains, ou des membres de leurs familles, auraient fait l'objet d'intimidations, selon un communiqué.
Les manifestations ont reçu l'appui d'autres formations politiques, mais sur un mode relativement prudent. Les Frères musulmans, à la forte capacité de mobilisation, et le Wafd, premier parti d'opposition laïque, n'ont pas lancé d'appels formels à défiler, mais ont indiqué que leurs jeunes militants pourraient se joindre aux cortèges.
LE POUVOIR DÉMENT TOUT RISQUE DE CONTAGION
L'Egypte connaît des difficultés économiques et un mécontentement social qui présentent de nombreuses similitudes avec la Tunisie du président Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite après vingt-trois ans de règne.
Plusieurs immolations par le feu ont eu lieu ces derniers jours en Egypte, rappelant celle d'un jeune Tunisien en décembre qui avait déclenché la révolte.
Sur le plan politique, le régime est dominé depuis près de trente ans par le président Hosni Moubarak, 82 ans, à la santé incertaine. Sa succession est au centre d'une sourde rivalité entre son fils Gamal, 47 ans, proche des milieux d'affaires, et la "vieille garde" du pouvoir, liée au puissant appareil militaro-sécuritaire.
Le pouvoir a démenti ces derniers jours tout risque de contagion entre la Tunisie et l'Egypte, tout en laissant entendre que, pour calmer l'inquiétude sociale, il ne remettrait pas en cause les subventions aux produits de base.
Plusieurs analystes égyptiens ont aussi mis en exergue ces derniers jours les différences entre les deux pays, notamment le fait que le régime égyptien avait su ménager des marges d'expression pour les médias et l'opposition.
L'armée égyptienne, dont sont issus tous les présidents depuis 1952, est également jugée davantage loyale envers le pouvoir que l'armée tunisienne ne l'était à l'égard du président déchu.
lundi 24 janvier 2011
Les Egyptiens appelés à manifester mardi contre la répression
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire