TOUT EST DIT

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lundi 24 janvier 2011

La haute couture, ultra-luxe réservé à un tout petit cercle

Elles ne sont qu'une centaine dans le monde à s'offrir régulièrement des tenues "haute couture". Et tous les ans, une centaine d'autres femmes les rejoignent brièvement dans ce monde feutré et exclusif, en commandant une robe, du soir ou de mariée, faite sur mesure.
Un train de vie d'altesse, de milliardaire. Ou une folie à laquelle succombe une grande privilégiée une fois dans sa vie, pour fêter un événement.
Car chez un jeune créateur, on n'a rien en dessous de 15.000 euros. Dans une grande maison, il faut au moins doubler la mise. Les robes de mariées couture peuvent atteindre 80 à 120.000 euros, et parfois jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros, confient des spécialistes du secteur, les maisons pratiquant une omerta totale sur les prix.
"Il suffit de quelques broderies faites dans le meilleur atelier, pour ajouter 45.000 euros à la facture", illustre le jeune couturier Alexis Mabille.
Car ce qui différencie la couture -- appellation qui n'existe qu'à Paris-- du prêt-à-porter, même de luxe, c'est l'unicité du modèle et le travail des petites mains dans les ateliers, parfois des centaines d'heures, pour une pièce aux mesures précises de la cliente.

Dans la maison Jean Paul Gaultier, un buste de chaque cliente a été réalisé pour servir de référence. Avant chaque collection, présentée lors d'un défilé fin janvier ou début juillet, ces femmes de tous âges -- "il ne faut plus penser que ce sont des vieilles dames chic", affirme le consultant Jean-Jacques Picart-- viennent aux nouvelles.
"Y aura-t-il quelque chose pour moi?", demandent-elles à la directrice couture de la maison, Claude Mialaud. "Et moi, en passant dans les ateliers, je repère immédiatement ce qui pourra plaire à l'une ou l'autre", confie-t-elle à l'AFP dans le salon où elle reçoit habituellement ces dames.
Cette femme élégante, qui a au même poste chez Saint-Laurent pendant 15 ans, voyage énormément, une douzaine de fois par saison. Chaque défilé enclenche une série de rendez-vous.
Elle emmène systématiquement un tiers de la nouvelle collection à New York. Mais elle va aussi dans le Golfe, en Suisse, en Espagne ou à Hong Kong pour présenter plusieurs modèles ou apporter un premier essayage d'une pièce commandée. Dans ce cas, elle arrive avec une toile, simple esquisse de la robe ("aucune couture n'est piquée"), en compagnie d'une ou deux couturières.
Beaucoup de clientes fidèles ne vont pas aux défilés, préférant se faire envoyer photos et documents.
"Elles ne veulent pas se montrer, par discrétion", ce qui leur confère en même temps un certain mystère, confie Claude Mialaud, qui leur fournit un service très personnalisé.

Elles peuvent choisir de commander une robe du défilé en changeant quelques détails: ajouter des manches, changer la longueur de la jupe. Mais si elles repèrent un modèle déjà vendu à une autre, la directrice couture est "obligée" de leur dire, "cela va de soi".
Claude Mialaud ne peut pas leur dire dans quel pays le modèle a été acheté, par discrétion toujours, mais cela suffit souvent à décourager une vente. "Il y a des femmes pour qui cela est rédhibitoire: elles ne veulent pas risquer de se retrouver en face de la même robe".
De même, si une robe est portée par une star sur un tapis rouge, "elles n'en veulent plus": elle a déjà été vue.
De plus petites maisons, comme Alexis Mabille, s'engagent à ne pas "vendre la même tenue deux fois dans le même pays". En revanche, si une cliente tient à ce que sa pièce reste un modèle unique, "cela se paye".


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