TOUT EST DIT

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lundi 24 janvier 2011

Réussir le G8 et le G20


Nicolas Sarkozy avait « réussi » la présidence française de l’Union européenne, au deuxième semestre 2008, mobilisant nos partenaires contre la crise financière qui a éclaté juste à ce moment-là, et s’offrant en médiateur efficace dans la guerre entre la Russie et la Géorgie. Cette présidence, qui avait suscité inquiétudes et sarcasmes avant qu’elle ne devienne effective, lui a finalement valu les louanges de ses pairs et lui a permis de regagner provisoirement une partie de son prestige perdu en France.


Il compte bien faire de même avec les présidences des G8 et G20 qui échoient cette année à Paris. Car entre-temps, le prestige du président de la République a de nouveau été bien entamé, comme en témoigne sa cote de popularité, au plus bas depuis son élection. Nicolas Sarkozy mettra donc tout son savoir-faire dans la balance pour réussir le sommet des pays les plus riches, en mai à Deauville, et des vingt pays qui comptent, en novembre à Cannes. Ce ne sont pas les chantiers qui manquent. Le chef de l’État en a lui-même proposé quelques-uns, qui ne sont pas dépourvus d’ambition et de panache : réforme du système monétaire international, amélioration de la gouvernance mondiale, « moralisation » des flux financiers…


Nicolas Sarkozy n’est jamais autant à l’aise que lorsque les objectifs qui lui sont fixés paraissent inatteignables, et c’est exactement la configuration qui se présente à lui. Il affirme aborder la montagne avec détermination, mais aussi avec modestie, sans vouloir provoquer de faux espoirs. Tout le contraire du langage à l’emporte-pièce qu’il a l’habitude d’utiliser en politique intérieure ! On a parfois l’impression qu’il y a deux Sarkozy, un impulsif qui parle aux Français sur un ton péremptoire, et un réfléchi qui s’adresse aux dirigeants de la planète avec diplomatie.


Outre l’obligation d’obtenir quelques résultats probants de la part des Chinois, des Américains et des Allemands sur le plan monétaire (ce qui n’est pas acquis), le président de la République devra se « réunifier » lui-même s’il veut faire fructifier ses deux mandats internationaux. Après deux premières conférences de presse tendues (surtout en janvier 2008), le troisième rendez-vous avec les journalistes accrédités à l’Élysée, ce matin, devrait permettre de mesurer le degré de « zénitude » du chef de l’État, à l’aube d’une année cruciale pour son avenir… et le nôtre.

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