TOUT EST DIT

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jeudi 9 décembre 2010

Les chefs d'entreprise restent pessimistes sur la conjoncture

Selon un sondage Viavoice pour l'ACFCI, Grant Thornton et « Les Echos », les trois quarts des dirigeants d'entreprise n'anticipent pas de vraie sortie de crise avant 2012.

 

Sortie de récession et sortie de crise ne sont pas synonymes. Malgré six trimestres consécutifs de croissance de l'économie, les chefs d'entreprise ont visiblement toujours les deux pieds dans la crise. Et ils ne pensent pas en sortir de sitôt. Selon le dernier sondage Viavoice pour l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (l'ACFCI), Grant Thornton et « Les Echos », 62 % des dirigeants s'estiment encore directement touchés par la crise, une proportion qui se stabilise depuis le printemps mais qui ne se réduit pas. Les raisons avancées sont bien identifiées : les perspectives de commandes se réduisent (pour 76 %) et les clients négocient toujours les prix (87 %). Tout compte fait, plus de deux tiers (71 %) des 504 entrepreneurs interrogés fin novembre considèrent que l'année 2010 n'aura pas été meilleure que 2009. Un tiers juge même que l'exercice qui s'achève aura été moins bon…

Limiter les dépenses de fonctionnement et les budgets de communication

« Les dirigeants d'entreprise sont sans illusion quant à une sortie rapide de la crise », constate François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice. Ce scepticisme s'observe d'abord dans leurs propres perspectives d'activité : compte tenu de leur visibilité actuelle, 22 % d'entre eux pensent que 2011 sera meilleure que 2010 pour leur entreprise, une très large majorité (59 %) n'anticipant qu'une situation comparable. Ils ne sont, en revanche, que 13 % à parier sur une dégradation. Dans ce contexte, « les stratégies affichées pour l'avenir ne s'améliorent pas foncièrement », poursuit François Miquet-Marty : au cours des prochains mois, une majorité entend toujours limiter les dépenses de fonctionnement (à 79 %), et réduire les budgets de communication (53 %).
Cette morosité transparaît également dans leur lecture de l'environnement macroéconomique. Après un regain d'optimisme à la fin de l'été, la confiance des chefs d'entreprise marque le pas et revient à son niveau de début d'année. Ils sont 37 % à se dire confiants sur la croissance dans les prochains mois, contre 41 % en septembre. « Ces résultants décevants s'inscrivent dans un contexte de crise irlandaise, de polémiques sur la viabilité de l'euro et après l'annonce d'un ralentissement de la croissance au troisième trimestre », rappelle François Miquet-Marty.

« Se tourner vers l'innovation est primordial »

Au printemps, en pleine crise grecque et après l'annonce d'un net tassement de la croissance au premier trimestre, le moral des patrons avait déjà franchement piqué du nez. Moins optimistes sur la croissance, ces derniers le sont également moins sur les perspectives d'emplois. Après avoir crû régulièrement depuis mars 2009, elles se dégradent légèrement.
Au final, l'échéance de la « vraie » sortie de crise est, une nouvelle fois, repoussée. Plus des trois quarts (77 %) ne l'attendent pas avant 2012, contre 62 % en septembre. « Cette perception conduit les dirigeants à penser que les performances passées ne seront plus au rendez-vous, estime Jean-Jacques Pichon, associé chez Grant Thornton. Se tourner vers l'innovation est primordial pour se différencier et reprendre des parts de marchés. »

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