jeudi 9 décembre 2010
« Cantonomics »
Le footballeur Eric Cantona s'était acquis, à juste titre, la réputation d'un joueur exceptionnel. Il y avait ajouté à l'occasion quelques percées en philosophie, puis dans le cinéma… Mais il vient d'ouvrir une voie économique nouvelle qui rejoint enfin les humeurs de la population. Elle remet la finance à la portée du sens commun et la délivre de ses cercles fermés. Cette révolution s'exprime en substance dans un syllogisme simple : tout le mal vient des banques ; or nous leur confions notre argent ; retirons donc notre argent des banques, et nous les punirons ainsi par où elles ont péché.
Présentée telle quelle, la proposition peut paraître quelque peu rustique, mais elle est éclairée par le bon sens : ces retraits massifs mettraient naturellement à genoux les banques de dépôts. Mais, dira-t-on, « plaie d'argent n'est pas mortelle », notamment pour consoler les innombrables déposants arrivés après la fermeture inéluctable des guichets. Au reste, les milliers de milliards inscrits dans les lignes de la finance internationale échapperont au massacre. Il sera réservé aux ménages. Mais « on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs ». C'est ainsi que le bon sens populaire vient au secours de l'économie.
Plus concrètement encore : Cantona lui-même retirant (par camion), ses modestes économies, aurait à les protéger dans un lieu défendu contre les voleurs appâtés par le butin. Il pourrait en résulter une relance des investissements sécuritaires. Et s'ils parviennent à les percer, ce sera une relance de la consommation. Jusqu'au jour où, toujours dans la ligne des « cantonomics », il viendra à quelqu'un l'idée de proposer des lieux sécurisés où les gens pourraient déposer leurs sous. Ce service, réparti en agences sur le territoire, les maintiendrait à leur disposition selon leurs besoins et, en les centralisant, pourrait en faire bénéficier les emprunteurs. L'idée mérite d'être creusée.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire