jeudi 9 décembre 2010
Le joujou et son gadget
Quand les parents travaillent cinq jours sur sept à quoi bon la semaine de quatre jours ? On pourrait de cette simple interrogation résumer le sempiternel débat sur les rythmes scolaires. L'éducation ne peut pas vivre en marge de la société et point n'est besoin d'être un adepte de Françoise Dolto pour constater que ce sont les horaires de travail des parents qui déterminent les rythmes de l'enfant. Le serpent psy peut toujours se mordre la réflexion pour aligner tout le monde sur le même modèle, il ne réussira qu'à remplacer le bon sens par une prétentieuse scientisation. Les seuls rythmes qui vaillent sont ceux que nous imposent la société et notre patron qui nous demande d'être à l'heure. L'école doit donc être la phase de transition qui permettra à l'enfant de s'adapter au monde dans lequel il va vivre.
Commissions et technocrates s'échinent depuis un demi-siècle à rechercher un temps scolaire absolu qui n'existe pas. Les rythmes ne sont pas qu'un problème technique mais bien plus une question de compromis à trouver pour articuler le temps de l'école et le temps de la famille avec celui des activités extrascolaires éducatives.
Actuellement, le seul temps qui fasse coïncider le rythme des enfants et l'agenda des parents est celui du week end et des vacances. Inutile dès lors de parler de la classe du samedi matin ou des vacances raccourcies. Sauf à reposer la question de la prise en charge des activités éducatives hors école et pour l'Éducation nationale à affirmer une volonté réelle de retrouver sa place dans la réduction des inégalités sociales. Elle doit pour cela régler la question des financements et ne pas chercher à repasser le mistigri aux collectivités locales. Autant que les interros écrites, les stages, les voyages, la vie collective, peuvent permettre aux enfants et aux adolescents de trouver leur place dans la société.
La vraie fierté de l'école c'est d'avoir autant d'ambition pour l'élève qui a des difficultés que pour celui qui n'en a pas. Ce n'est pas de faire joujou avec les rythmes scolaires et leur gadget la semaine de quatre jours. Pour combler les inégalités, elle doit se défaire du poids de l'école des jésuites qui transmettait le savoir au seul peuple élu des bons élèves.
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