TOUT EST DIT

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lundi 13 décembre 2010

La "zéro euro attitude", tendance débrouille en plein essor face à la crise

"Echange CD contre dentifrice !", "Prêt pour un test-crise de foie si c'est bien payé !", "Qui a le meilleur plan poubelles ?" Face à la crise, les Français, notamment les jeunes, cultivent la "zéro euro attitude", un art de la "débrouille éthique".
Plus de 20% des 18-24 ans vivent sous le seuil de pauvreté et environ un jeune sur quatre de moins de 25 ans recensé sur le marché du travail est au chômage, selon les derniers chiffres disponibles auprès de l'Insee.
Pour manger, s'habiller, sortir, jeunes et moins jeunes ont recours au troc, à la récupération, à l'échange d'astuces et de bons plans sur internet notamment.
"Troc fringues avec les copines, récup de meubles ou d'objets dans la rue, couture maison...C'est devenu un mode de vie par nécessité mais aussi par choix, une autre façon de consommer plus respectueuse de la planète", dit Hélène Samzun, 26 ans, de l'association "Débrouille compagnie", diplômée de Sciences Politiques, qui se dit "chanceuse" avec "1.400 euros mensuels et un gros crédit à rembourser".
Née en 2002 d'une rencontre avec des collecteurs de déchets au Brésil, l'association cherche à promouvoir "le savoir-faire d'artistes et artisans récupérateurs". Installée dans le 19e arrondissement de Paris, elle anime des ateliers-pédagogiques et vend des produits utilitaires ou décoratifs réalisés à partir de matériaux de récupération.
Sur internet, nombre de blogs, tel "Génération débrouille", prodiguent conseils, avis et bons plans, relayés par des sites comme pasuneuro.com, lesmalins.com, reciprog.fr, booktroc.com, freecycle.org, gooduse.org, trocenligne, trocenstock.com....vide-greniers virtuels et bourses d'échanges de services et de biens.
Côté alimentation, hors associations caritatives, fins de marché et couscous gratuits, le "freeganisme" semble se répandre à en croire les forums sur le net.

Né aux Etats-Unis et contraction de "free" (gratuit) et "vegan" (végétalien), il indique aux "déchétariens" les "meilleurs plans poubelles" pour récupérer de la nourriture, à la sortie des supermarchés notamment.
Une manière de se nourrir et un acte politique qui rejoint plusieurs mouvances écologistes et altermondialistes. "Rien de plus sain en effet que de bouffer dans les poubelles : gratuité de la nourriture pour tous + réduction du gaspillage alimentaire + immunovolution", affirme son manifeste sur freegan.fr avec cependant des conseils pour goûter et conserver les aliments sans s'empoisonner.
Et pour arrondir les fins de mois, certains n'hésitent pas à jouer les cobayes en participant à des tests de consommation. Goûter du chocolat "pour tester la vitesse de l'addiction" ou tester un gel douche peut rapporter jusqu'à 20 euros de l'heure, témoigne un "testeur anonyme".
Ces nouveaux comportements intéressent nombre de sociologues mais aussi les bureaux de style.
"On constate un écartèlement dans la société: d'un côté le règne du low cost et de la débrouille, de l'autre, un luxe extrême de l'ordre du rêve", explique Martine Leherpeur, directrice du bureau de conseil en mode éponyme.
Pour autant, affirme cette professionnelle d'un secteur qui traque les tendances, "cette incertitude angoissante peut aussi être un moteur".
"Même s'ils (les jeunes) sont pauvres, ils ne renoncent pas mais prennent les chemins de traverse, détournent, inventent parce qu'il n'y a plus de solution toute faite", ajoute-t-elle

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