"Des différences considérables persistent sur les questions des monnaies et des déséquilibres des comptes courants", a déclaré le porte-parole du comité présidentiel sud-coréen du G20, Kim Yoon-Kyung, après des discussions mercredi entre hauts responsables des finances."Beaucoup reste à faire" pour réduire les déséquilibres, affirmait de son côté David Cameron. Autant de déclarations qui laissent peu d'espoir de voir des solutions concrètes émerger, alors que s'ouvre le sommet de Séoul jeudi.
COUVRE-FEU POUR LA GUERRE DES MONNAIES
Le China Daily expliquait jeudi matin que "les représentants n'ont pu se mettre d'accord [sur le communiqué], mais essaieront d'arriver à des accords plus tard"... Selon le Wall Street Journal, le document devrait se contenter de réaffirmer la nécessité de laisser le marché déterminer les taux de changes, sans mettre davantage de pression sur la Chine sur la réévaluation du yuan.
Un pronostic partagé par le Financial Times. Le quotidien rappelle que des progrès sur ce point dépendent essentiellement de la Chine et des Etats-Unis, mais que tous deux disposent de marges de manœuvre réduites à cause de leur situation intérieure. L'administration américaine dépend du Congrès pour mettre en place des mesures de réduction de ses déficits qui apaiseraient les critiques sur la politique d'assouplissement menée par la Fed. La Chine, de son côté, craint les implications politiques et sociales que pourraient avoir des changements trop brutaux dans sa politique économique.
PAS D'OBJECTIFS CHIFFRÉS POUR LES DÉSÉQUILIBRES
Les représentants des pays membres n'ont visiblement pas réussi à surmonter les tensions entre pays excédentaires et déficitaires. Les déséquilibres des balances commerciales sont accusés de contribuer à l'instabilité de l'économie mondiale. Barack Obama avait souhaité que le communiqué final du sommet "commence à mettre en place des mécanismes qui nous aideront à identifier et à encourager une croissance équilibrée et durable". Mais les Etats-Unis auraient finalement renoncé à réclamer un plafond de 4 % du PIB pour les excédents de la balance des comptes courants, préférant "miser sur le long terme", d'après le Financial Times, Washington voyant toute pression supplémentaire sur Pékin comme "contre-productive".
Le secrétaire d'Etat américain au trésor Timothy Geithner avait défendu cette mesure devant ses collègues du G20 en octobre. Mais Berlin et Pékin, tous deux excédentaires et premiers visés, ont rejeté en bloc la proposition. "Fixer politiquement des plafonds aux excédents ou aux déficits des comptes courants n'est ni économiquement justifié ni politiquement approprié", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel devant un parterre d'hommes d'affaires, peu avant l'ouverture du sommet.
Pour le quotidien économique allemand Handelsblatt, qui titre "La muraille de Chine contre le flot américain", un engagement sur un "partage du travail", qui verrait les pays excédentaires faire des efforts pour stimuler leur demande et les Etats-Unis accepter de mettre en place une politique monétaire plus restrictive, est improbable dans l'immédiat.
Si cette tendance se confirme, le G20 pourrait au mieux déboucher sur un accord a minima demandant au FMI d'élaborer des directives pour réduire les écarts entre pays déficitaires et excédentaires.
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