TOUT EST DIT

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jeudi 11 novembre 2010

Le PS renoue avec les joutes entre présidentiables

L'unité affichée par le Parti socialiste depuis six mois sort écornée du débat sur l'égalité réelle, qui a fait naître une coalition de circonstance entre outsiders présidentiels au grand dam de Martine Aubry.
Au nom de la "crédibilité", François Hollande, Pierre Moscovici, Manuel Valls et leurs proches, trois poids lourds tenants de la ligne social-démocrate au sein du PS, se sont abstenus mercredi soir lors du vote sur le projet qui va de l'éducation à la fiscalité en passant par la santé.
"Je ne sais pas ce que ça veut dire d'être trop à gauche", a répliqué le premier secrétaire du PS sur France Culture, accusant ses adversaires internes d'affaiblir le parti "au moment où la crise est forte".
Revenue dans le jeu collectif, Ségolène Royal a fait parvenir ces derniers jours un ensemble de propositions sur l'égalité des chances, concentrées sur l'emploi des jeunes.
Mercredi, l'ancienne candidate à l'Elysée, qui, comme Martine Aubry, entretient le suspense sur ses ambitions présidentielles, a appelé à la fin des "postures" politiciennes au sein du parti.
"Nous sommes dans le temps du travail collectif pour montrer que la France mérite mieux que ce qu'elle a. Ensuite il y aura le temps des candidatures", a déclaré la présidente de Poitou-Charentes en marge d'une conférence de presse sur la croissance verte à Paris.
Preuve d'une certaine résistance mais surtout d'une apathie générale sur un texte censé constituer le "fil rouge" de toutes les politiques socialistes à venir, seuls 59 élus ont voté "pour" mardi soir sur 330 votants potentiels, 12 s'abstenant.
Les trois précédents textes - sur le "modèle de développement", la rénovation politique et les relations internationales - avaient été adoptés à la quasi-unanimité.
"Douze abstentions, c'est personne. Ils ont beaucoup aboyé mais la caravane passe", relativise un proche de Martine Aubry pour qui le vote de mardi soir était "un premier round de primaires" qui se conclut par un "avantage Martine".
ARRIÈRE-PENSÉES
Pour Manuel Valls, au contraire, le PS est "dans une espèce d'édredon", parce que la direction du parti fuit la confrontation mais surtout "parce que tout le monde attend de savoir qui est candidat" pour se mobiliser à nouveau.
Les primaires présidentielles sont prévues à l'automne prochain, après les élections sénatoriales, ce qui promet de longs mois de bataille plus ou moins feutrée avant le dépôt officiel des candidatures, en juin.
Le PS doit encore tenir deux forums à haut risque - sur la sécurité en décembre et les institutions en février - avant de présenter son projet présidentiel, en avril prochain.
Si "on fait des catalogues à la place des programmes, ça va être très dur", prévient Manuel Valls. "Le rôle des politiques c'est de dire que tout n'est pas possible. Les électeurs sont mûrs pour ce message", estime le député-maire d'Evry, seul candidat ouvertement déclaré aux primaires.
Pour certains au PS, il y a aussi des arrière-pensées présidentielles chez Martine Aubry. Comme l'ancienne ministre des Affaires sociales "ne sait toujours pas ce qu'elle veut faire, elle est sur les dents et elle se laisse déborder sur son aile gauche", déplore un secrétaire national.
François Rebsamen, proche de François Hollande, concentre d'ailleurs ses attaques sur Benoît Hamon, porte-parole du PS et pilier de la gauche du parti, qui n'exclut pas une candidature aux primaires si le directeur du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn décidait de se présenter.
L'ancien député européen a piloté les travaux de la convention sur l'égalité réelle qui a débouché sur un texte prônant, entre autres, la suppression du crédit renouvelable, un "pôle public de l'énergie" appuyé sur Total ou des régies publiques de distribution d'eau.
Verdict de François Rebsamen: "Une vision quelque peu étatiste et simpliste de la société" française.

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