TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 18 novembre 2010

L’Austerlitz de la blanquette

C’est l’avènement du bœuf gros sel, le triomphe des tripoux, l’Austerlitz de la blanquette. Le “repas gastronomique des Français” se trouve désormais inscrit au patrimoine de l’humanité. L’hommage ne vise ni les Restos du cœur, ni les “fast foods” halal qui prospèrent, mais la “popote” traditionnelle.


Notre manière de casser la croûte, apéro compris, épate l’univers. Le comité de l’Unesco y voit “une pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes”.


Au bout de la fourchette, chez nous, se jouerait ainsi un rite humaniste et culturel. Davantage qu’au Portugal ou qu’en Chine ? Il paraît, oui. Et dire qu’on ripaillait, depuis des siècles, sans jamais s’en être aperçu. Se retrouver pour boire et (bien) manger ensemble relève donc du génie national. Henri IV, avec sa “poule au pot du dimanche”, avait lancé le coup. Au festin familial, le roi donna une impulsion en forme de vœu pieux. Les générations suivantes, entre deux famines, développèrent le concept. Aujourd’hui, le pays des droits de l’homme rayonne par sa cuisine. Pourvu qu’elle ne soit pas électorale.


Champions du monde des “arts de la table”, nous sommes. Apprenant la nouvelle, François Fillon n’a pas manqué de pousser un vibrant “cocorico”. Aux fidèles marmites, la patrie reconnaissante.


Si une seule fierté doit nous rester, ce sera la bouffe. Parce que la France, sinon, ne semble pas vraiment dans son assiette…

0 commentaires: