TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 18 novembre 2010

L’invention qui pourrait changer la vie des femmes

Réservée aux grandes équipes, la découverte scientifique aujourd’hui ? À deux pas du Cern et ses 3000 chercheurs, dans sa résidence de Divonne-les-Bains en plein cœur du Pays de Gex, Norbert Beyrard prouve le contraire. À 85 ans, il s’apprête à soulager les femmes de la séance de “torture” de la mammographie. Il a en effet mis au point un scanner haute définition, à même de détecter les tumeurs à un stade précoce, tout en envoyant 80 fois moins de radiations. ”J’ai eu un cancer de la prostate traité tardivement car l’imagerie médicale existante n’avait pas permis de le mettre en évidence” explique-t-il, en guise de motivation. Ca paraît presque simple !
L’existant n’est pas assez efficace, et hop, voilà en 2003, ce grand résistant qui reprend ses travaux. Son objectif ? Un scanner haute-définition. Son secret ? Son âge ! Enfin, pas tout à fait, mais presque... Ami de Jan Timbergen, prix Nobel d’économie en 1969, Norbert Beyrard est aussi un mathématicien, qui a longtemps travaillé en économétrie. ”Avant l’ère de l’informatique, l’un des axes de recherche en mathématique était de calculer plus vite”. Le Divonnais a donc exhumé quelques-uns de ces algorithmes totalement oubliés des scientifiques d’aujourd’hui, ordinateurs obligent. “Pour passer d’une vision d’un millimètre comme avec les technologies actuelles, à une définition de 27 microns, comme le permet mon scanner, il faut une puissance de calcul 50 000 fois supérieure. Ce qu’autorisent mes algorithmes”.
Une telle découverte aurait déjà été pas mal en elle-même. Mais Norbert Beyrard est de ces scientifiques dignes de Jules Verne qui font tout eux-mêmes. C’est donc dans la cave de sa très belle résidence divonnaise qu’il se met à étudier un premier prototype. On imagine la tête des quelques émirs du Golfe qu’il a pour voisin s’ils avaient su à quoi le paisible retraité du troisième passait son temps libre... Reste que les premiers travaux sont probants.
Norbert Beyrard se décide alors à engager les quelque 1,7millions d’euros tirés de la vente de son chalet. “Vous savez à mon âge, on n’investit plus sur moi. Et de travailler en marge du système de recherche classique me permet d’aller plus vite. Il n’y a pas toute la paperasse” dit ce franc-tireur. En juin 2005, le voilà qui fonde la Sorim, à quelques kilomètres de chez lui, où il installe son labo. De développement en développement, de la création du tube à rayon X à la mise au point des logiciels informatiques, grâce à l’embauche d’un spécialiste, son scanner à haute définition est désormais proche du but. Concrètement, il s’agit d’une cabine, avec un plateau tournant, qui peut prendre une multitude de radios, et du système informatique pour les traiter.
La suite ? Après avoir déposé 13 brevets et fait certifier sa cabine par Véritas, “une première pré-série d’une dizaine d’appareils sera produite, de façon à faire les essais cliniques de juillet à septembre 2011 en France, Suisse, Allemagne et Grande-Bretagne”. Tout roule d’autant qu’il a le soutien des milieux médicaux, des HUG (Hôpitaux Universitaires de Genève) à Lucien Israël, la référence mondiale en matière d’oncologie...

0 commentaires: