Au collège de Craon (Mayenne), on a voulu intégrer un “Etablissement de réinsertion scolaire”. ERS, ça claque bien, en langage administratif.
Il s’agit d’accueillir, au sein d’une structure traditionnelle, des pré-adolescents “dont le comportement nécessite un éloignement.” Tels ces cinq garçons de Seine-Saint-Denis, qui effectuaient leur rentrée lundi. La douceur des pays de Loire allait modifier leur caractère. Eh bien, non ! Dès le lendemain, le proviseur a dû les exclure. Sans aucune raison apparente, ils ont roué de coups des camarades du bahut. Un hasard malencontreux fit se croiser banlieusards et provinciaux sur le chemin de la cantine…
L’affaire tourne au vinaigre. Les enseignants, évoquant leur “droit de retrait”, refusent de reprendre le travail tant que le statu quo demeure. N’avaient-ils pas, avant l’incident, dénoncé “un dossier bâclé, mal préparé” ? À l’unisson, les parents refusent d’envoyer les enfants à l’école, devenue “lieu d’insécurité”.
Luc Chatel, hier, a réagi par un flamboyant sophisme : “Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Ce qui s’est passé prouve justement l’utilité des ERS !”
Afin de poursuivre l’expérience, l’inspection d’Académie augmente les moyens humains. Onze adultes vont désormais encadrer les neuf pensionnaires du 93 qui restent à Craon. Sage précaution. À la guerre, en effet, la supériorité numérique s’avère souvent décisive.
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