TOUT EST DIT

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mercredi 22 septembre 2010

PLASTIQUE – Loin d'être fantastique !

Le plastique pourrait être le pire ennemi de l'homme. Pollution, consommation de matières fossiles, ingestion de substances dangereuses pour l'organisme, la liste de ses méfaits est longue. Trop tard cependant pour s'en débarrasser, il est devenu indispensable

Bouteilles, DVD, petits meubles de rangement, stylos, semelles de chaussures, vêtements, sacs,… une longue liste d'objets avec un seul point commun : avoir dans leur composition du plastique. La matière révolutionnaire du 20e siècle nous entoure et submerge notre vie quotidienne. A tel point que pour Werner Boote, auteur de l'enquête (livre et film) Planet Plastic*, nous sommes dans l'"âge du plastique".
Une matière envahissante
"Aux âges de la pierre, du bronze et du fer a succédé celui du plastique. La quantité de plastique produite depuis les débuts les années 1960 suffirait à recouvrir la terre entière de six couches épaisses !", précise le documentariste autrichien dont le film, déjà sorti dans les salles autrichiennes, sera sur les écrans français en avril prochain. 260 millions de tonnes de plastique ont été produites en 2007, soit 30 kg environ par habitant de la planète. Des centaines de tonnes de plastiques usagés sont jetées dans la mer toutes les heures. Celui-ci se détériore lentement et finit par se fragmenter jusqu'à ressembler à de la poudre similaire à du plancton et que les poissons ingèrent à leur dépens. Aux larges des côtes californiennes, un vortex de détritus a été découvert en 1997 par le capitaine Charles Moore. "Il a observé sur place six fois plus de plastique que de plancton. Dix ans plus tard, lorsque je l'ai accompagné au large de Hawaï, il en a détecté soixante fois plus ! Aujourd'hui, des océanographes ont découvert d'énormes plaques de plastique dans l'Atlantique Sud, l'océan Indien et la mer du Nord.", s'inquiète Werner Boote dans un entretien accordé au Monde.


Attention danger
Si les risques de pollution sont connus, suite à l'enfouissement ou l'incinération des plastiques , ceux de l'ingestion directe des substances dangereuses présentes dans le matériau par les organismes humains ou animaux le sont moins. Pour les besoins de son enquête, le documentariste a donc fait une prise de sang, dont les résultats l'ont surpris : "Je savais certes, pour avoir lu des études, que chacun avait du plastique dans le sang. Je n'ignorais pas que mon sang contenait du Bisphenol A, mais j'ai été choqué de constater dans quelles proportions." La présence trop élevée de Bisphenol A est scientifiquement reconnue comme étant responsable de certains cas de cancers, de réactions allergiques et de l'infertilité masculine.

Allez, un effort !
Ces taux inquiétants diminuent avec le temps si nous limitons nos contacts avec les matières plastiques, mais cela reste plus facile à dire qu'à faire. Les industriels du plastique engendrent 800 millions d'euros de bénéfice par an, un marché lucratif donc. Des bioplastiques 100 % recyclables et inoffensifs pour la santé et la nature existent pourtant, mais ils ne représentent que 0,5 % de la production totale. Les industriels de la consommation font des efforts et essaient de réduire leur empreinte carbone. Après Coca-Cola, c'est au tour de Danone d'utiliser un composant d'origine végétale, issu de résidus de canne à sucre, dans la composition des bouteilles en plastique de la marque Volvic.

S'il semble impossible aujourd'hui de vivre sans plastique, des petits gestes peuvent faire beaucoup : mieux vaut ainsi utiliser les contenants en verre, prendre des sacs en tissu et privilégier des matières naturelles plutôt que synthétiques.
Damien Bouhours
*Plastic Planet, la face cachée des matières synthétiques - Werner Boote et Gerhard Pretting - Actes Sud - 256 pages - 18 euros

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