TOUT EST DIT

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mercredi 22 septembre 2010

Grandes manoeuvres

C'est entendu, le combat décisif de 2012 est encore loin et tout le monde fait comme si le temps n'est pas venu d'y songer. En réalité, chacun ne pense qu'à ça. Sous le couvert des journées parlementaires de droite à gauche, les guerres de position ont commencé. La politique relevant à la fois du billard à plusieurs bandes et du sport de combat où tous les coups sont permis, dans la plus franche camaraderie, il n'est pas toujours facile de cerner les calculs des uns et des autres. D'autant que parfois les intéressés eux-mêmes ne s'y retrouvent plus !

Le Centre, par exemple, est tellement partout qu'il finit par être nulle part. La nature ayant horreur du vide, les candidats pour le combler ne manquent pas. Hervé Morin est tenté de se lancer sabre au clair, mais le ministre de la défense n'est pas sûr de ses troupes. Son Nouveau Centre hésite d'autant plus à le suivre que François Fillon est venu raboter leur niche centriste en les ramenant au principe de réalité électorale. Et une autre vedette, Jean-Louis Borloo, se pose clairement en rassembleur des centristes au sein de l'UMP.

Dans le doute centriste, François Bayrou ne s'abstient pas. Il se donne même un gouvernement, un shadow cabinet, comme un président qui ne juge pas utile d'attendre 2012. Bien embrouillé de ce côté-là, avec un Dominique de Villepin également en embuscade, le jeu l'est tout autant à l'UMP où la nervosité gagne les prétendants. Certains, comme François Fillon, font mine de ne pas s'intéresser aux chaises musicales. Jean-François Copé, lui, colle à Nicolas Sarkozy pour gagner dès maintenant à l'UMP ou Matignon des points bonus pour 2017. On verra si le président marche dans la combine.

Quant aux socialistes, avant de se livrer dans quelques mois à leur propre course à l'échalote, y compris avec le reste de la gauche, ils font bloc pour rendre crédible leur alternative. Et là, les grandes manoeuvres ne font que commencer. Au lieu de buter tout de suite sur un programme, le PS ouvre le jeu en lançant l'appel au rassemblement des républicains. Il faut dire que Nicolas Sarkozy leur donne des arguments. Du moins pour l'instant.

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