Depuis 25 ans, la France vit sous la menace terroriste. Elle a lourdement payé dans les années 85-86 puis en 95-96, à des périodes où les conflits au Proche Orient et en Iran se conjuguaient avec les rivalités politiques en France. D'autres pays d'Europe ont ensuite été frappés et les attentats du 11 septembre 2001 à New York ont prouvé que nul n'est à l'abri du terrorisme international et de l'islamisme radical, en particulier celui d'al-Qaïda qui recrute et entraîne quelques djihadistes, y compris Français. On ne peut donc pas prendre à la légère les risques d'attentats puisqu'ils sont réels.
La menace est aussi permanente, ce qui n'est pas sans soulever quelques questions sur sa gestion médiatique. Depuis une semaine, le ministre de l'Intérieur et le directeur central du renseignement intérieur tirent la sonnette d'alarme sur la réalité et l'intensité accrue de la menace terroriste. On imagine qu'ils ont quelques éléments précis pour étayer leurs mises en garde qui ne sont pas nouvelles.
Car les piqûres de rappel sur la menace majeure sont quasiment annuelles. En juin déjà, le ministre de l'Intérieur insistait sur une menace réelle et précisait que deux attentats sont déjoués chaque année. C'est donc que les réseaux d'al-Qaïda et leurs raisons de cibler la France occupent quotidiennement les services secrets français. Mais la menace étant toujours présentée comme majeure, faut-il que chaque occasion prête à une dramatisation dont on ne voit pas bien le but ? L'accumulation des mises en garde ne peut que plonger le citoyen dans l'embarras de son impuissance et endormir sa vigilance.
On n'ose pas imaginer que cette dramatisation vise un autre dessein. Faire oublier quelques affaires embarrassantes, aux prolongements barbouzards suspects. Sur le modèle déjà décrit pas un autre ministre de l'Intérieur qui, pour détourner d'une affaire, conseillait d'en créer une plus grosse ! Ou de saisir l'occasion dont on sait qu'elle peut faire le larron. Comme pour Areva au Niger qui réglera peut-être enfin ses problèmes de sécurité dans les mines d'uranium, vitales pour la France.
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