Les choses vont-elles aussi mal qu’on le dit au sein du couple franco-allemand ? Difficile de répondre car au moins les apparences sont-elles sauves. Les réunions entre les gouvernants des deux pays continuent à un rythme soutenu. Les photos prises lors des rencontres paraissent toujours cordiales et il est fort rare que des critiques soient exprimées de part ou d’autre. On peut alors supposer que la vérité se situe quelque part entre les sourires de façade et des affrontements en coulisse.
Cela n’a d’ailleurs, en soi, rien de très inquiétant. Il serait surprenant que les intérêts soient toujours convergents entre deux grands pays comme la France et l’Allemagne. De même s’agissant d’autres pays. Les relations de Paris avec Londres ont toujours été compliquées – il faudrait plutôt parler de mésentente cordiale – et on pourrait en dire autant avec Rome ou Varsovie. Mais il est vrai que la relation France- Allemagne est un cas particulier dans la vie internationale. D’abord parce que la réconciliation entre les deux pays après trois guerres en moins d’un siècle est un des événements les plus encourageants de l’histoire contemporaine. Ensuite parce que l’Union européenne piétine lorsque les ponts sont fermés entre les rives du Rhin.
Ces derniers mois, les discussions ont été vives entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy quant aux mesures à prendre vis-à-vis des pays en difficulté au sein de la zone euro, à commencer par la Grèce. L’une plaidait pour la sévérité, l’autre pour le soutien sans barguigner. En fait, un tel affrontement entre polarités est nécessaire : d’un côté, le souci de la stabilité afin d’éviter la faillite ; de l’autre, le pragmatisme pour s’adapter aux aléas de la vie. L’important est de trouver le bon réglage entre les deux. Des dangers sont à conjurer : l’orgueil national mal placé et la perte de temps à discuter lorsque certaines situations exigent des décisions rapides. Ce fut le cas ces derniers mois à propos de la Grèce. C’est pourquoi, sans aucun doute, il est bon qu’Angela et Nicolas se voient souvent.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire