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mardi 8 juin 2010

Fin des jurés populaires ?

Les procédures en cour d'assises sont trop longues. Pourquoi ne pas les raccourcir en supprimant les jurés populaires ? Le ministère de la Justice envisage sérieusement de mettre en place cette mesure révolutionnaire pour le Droit français
Selon les informations recueillies par le Parisien, le ministère de la Justice envisagerait de supprimer les jurés civils lors des procédures de première instance en cour d'assises. Les dossiers plus graves seraient alors jugés par un "tribunal criminel" composé de cinq magistrats professionnels. Actuellement, les affaires criminelles sont évaluées par trois magistrats professionnels et neuf jurés populaires tirés au sort parmi la population. La procédure en appel resterait inchangée (cour mixte).

Désengorger les cours d'assises
En pleine réforme de la procédure pénale, la Chancellerie a organisé des groupes de travail pour réfléchir à des pistes pour désencombrer les cours d'assisses dont les délais d'audience sont beaucoup trop "longs". Certains dossiers criminels sont donc aujourd'hui envoyés vers le tribunal correctionnel, quitte à faire passer les crimes pour des délits alors examinés par une cour composée uniquement de trois magistrats. La fin des jurés populaires en première instance permettrait donc de raccourcir la durée de procédure judiciaire en attribuant d'office un tribunal criminel à chaque département sans pour autant dénaturer la gravité du crime comme lorsque le dossier d'instruction passe en correctionnelle.

Un débat révolutionnaire
Alors que le débat sur la suppression du juge d'instruction est ajourné sine die, celui sur la fin des jurés populaires a, semble-t-il, reçu un bon accueil parmi les membres des groupes de travail s'étant réuni aux ministères. "Pour l’instant, il ne s’agit que d’une piste de travail", souligne cependant la Chancellerie. Certains professionnels à la robe d'hermine s'indignent tout de même : "C’est une provocation de retirer au peuple le soin de juger les affaires criminelles", déplore Me Gilles-Jean Portejoie, ancien membre du comité de réflexion Léger. Les jurés populaires, instaurés peu après la Révolution, sont en effet à la base du Droit français. Efficacité ou traditions, il faudra trancher. Le coup de marteau du ministère devrait retentir dans les prochains mois.

Damien Bouhours

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