TOUT EST DIT

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mardi 8 juin 2010

Cumul des mandats : «Le PS apporte une fausse réponse»

Pour le président des sénateurs UMP Gérard Longuet, la politique est «territoriale».

Le débat du PS sur le cumul des mandats est-t-il approprié ?

Gérard LONGUET. - Ce n'est pas une fausse question. C'est une mauvaise réponse. La France est avant tout un territoire, rassemblé par une volonté politique. Il y a un lien charnel entre l'idée de France et chacune de ses déclinaisons locales. La politique ne peut être abstraite, coupée de sa réalité territoriale. Nos compatriotes sont d'ailleurs davantage attachés aux territoires qu'aux idées. Un élu peut être libéral, social-démocrate, trotskiste ou conservateur, mais il est d'abord ressenti comme enraciné dans un territoire.

Les Français sont pourtant très critiques sur le cumul…

Ils le sont, mais ils élisent souvent aux fonctions parlementaires des élus qui sont déjà enracinés. Un parlementaire qui refuserait de s'enraciner paraîtrait désinvolte.

C'est un paradoxe français ?

Le Royaume-Uni et l'Allemagne sont des pays de tradition parlementaire. En France, le Parlement coexiste avec une présidence de la République extrêmement forte qui tire sa légitimité du suffrage universel national et de ses 40 millions d'électeurs. Le Parlement se renforce de son assise territoriale et adosse sa légitimité sur l'expérience du terrain. C'est un aspect que Martine Aubry n'a pas compris.

Comprenez-vous les craintes de vos collègues socialistes ?

Tout à fait. La limitation du cumul à deux mandats édictée par le gouvernement Jospin est tout à fait raisonnable. Il faudrait s'interroger aujourd'hui sur le cumul de certains exécutifs, par exemple ministre et président de région ou ministre et maire d'une grande ville. Le cumul des exécutifs est un souci de temps, de disponibilité. Il faut être lucide : être ministre entre Paris, la province et l'Europe, c'est difficile.

L'interdiction du cumul au PS pourrait-elle compromettre ses chances de conquête du Sénat ?

Cela compliquerait la vie des socialistes, car plusieurs de leurs sénateurs - François Rebsamen, Gérard Collomb, Jean-Noël Guérini pour ne citer qu'eux - sont également d'importants élus locaux.

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