TOUT EST DIT

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vendredi 28 mai 2010

Retraites : les manifestations n'ont pas fait le plein

Les cortèges ont réuni 395.000 manifestants de source policière, autour du million selon les syndicats. Loin des 2 millions d‘opposants aux réformes de 1995 ou 2003.Les manifestations contre le plan de réforme des retraites n'ont pas fait le plein. A-t-on franchi la barre symbolique du million de protestataires dans la journée, sur l'ensemble de l'Hexagone ? Ce n'est pas certain. Le comptage final du ministère de l'Intérieur fait état de 395.000 manifestants, les syndicats en ont compté environ 1 million. La police a distingué 188 cortèges, la CGT 176.

La mobilisation de ce 27 mai a donc in fine à peine dépassé celle du 23 mars dernier, dernière grande initiative interprofessionnelle, qui avait réuni 800.000 personnes selon les syndicats, 380.000 de source policière. En regard de l'opposition affichée dans l'opinion contre certaines marqueurs de la réforme, comme l'abandon des 60 ans, le raz-de-marée n'a donc pas eu lieu.
Six confédérations syndicales -CGT, CFDT, Unsa, Solidaires, FSU et CFTC -avaient appelé à une série de manifestations et de débrayages jeudi, avec un mot d'ordre large de défense de l'emploi et du pouvoir d'achat, mais avec pour objectif principal de contrer la réforme des retraites.

Dans la matinée, les défilés en province avaient attesté d'une mobilisation en légère hausse, notamment à Marseille où 80.000 personnes ont manifesté selon les syndicats, 12.000 selon la police. Fin mars, la fourchette y était de 12.000/50.000. La mobilisation était égale ou supérieure à celle du 23 mars aussi à Rouen (12.000 à 20.000, contre 10.000 à 15.000) et à Nice, (4.900 manifestants selon la police, contre 4.200 le mois dernier). A Lyon, entre 8.000 et plus de 15.000 manifestants, avec pour slogan principal: «La retraite à 60 ans, on s'est battu pour la gagner, on se battra pour la garder». A Rouen, entre 12.000 et 23.000 manifestants. A Nantes, entre 9.500 et 25.000. A Rennes, entre 2.250 et 4.000, avec une banderole proclamant «ici comme en Grèce, grève générale». Mais à Paris, les défilés -pluie oblige ? -semblent avoir été moins imposants que prévu. Les cortèges ont rassemblé 22.000 personnes dans la capitale, selon la préfecture de police de Paris, qui avait dénombré 31.000 participants le 23 mars. La CGT, elle, a vu 90.000 personnes jeudi après-midi, contre 60.000 participants le 23 mars.

La « faible mobilisation » valide la méthode du gouvernement, lâche Luc Chatel

Au total, la barre du million semble avoir difficilement été franchie, même si la CGT l'a officiellement revendiquée dans un communiqué en fin d'après-midi. Certes, la foule a été bien plus dense que lors de la manifestation du 1er mai dernier (350.000 manifestants selon la CGT). Mais rappelons que, en 1995 et en 2003, les protestations contre les précédentes réformes des retraites avaient fait descendre dans la rue jusqu'à deux millions de personnes. La défection de FO, additionnée à une relative abstention des salariés du privés, comme des salariés des secteurs dotés de « régimes spéciaux », dont le gouvernement avait pris soin de laisser écrire qu'ils ne seraient pas concernés par de nouveaux efforts, ont sans doute empêché un mouvement plus massif.

Au départ de la manifestation, Bernard Thibault avait déjà estimé qu'on ne serait «pas loin de la barre du million». «Sur la moitié des manifestations recensées, on est déjà à +20% par rapport au manifestations du 23 mars». François Chérèque a également salué une «journée réussie». «C'est la journée de mobilisation la plus importante depuis le début de l'année». Le leader de la CFDT a jugé que «le gouvernement doit changer sa méthode et sa copie et nous proposer une autre méthode» pour réformer les retraites. Alain Olive, d'Unsa, s'est félicité aussi que, si le taux de grévistes « n'est pas extraordinaire », les « manifestations de provinces du matin sont importantes », et a estimé qu'il y « aura aussi des mobilisations fin juin, une fois le projet connu ».

Au-delà du comptage, forcément imprécis et sujet à caution, la réaction de la rue était en effet d'importance, les syndicats comptant sur ce levier pour tenter de contrer in extremis une réforme dont on connaît les grandes lignes. En question, notamment, le verrou des 60 ans, âge légal de départ à la retraite depuis 1983, désormais ouvertement remis en cause par la majorité et le gouvernement. La démonstration de puissance relative de ce 27 mai risque d'être, si elle n'est pas suive d'autres actions, insuffisante pour faire bouger les lignes. La «faible mobilisation» vient «valider la méthode du gouvernement» a d'ailleurs immédiatement déclaré le porte-parole du gouvernement Luc Chatel à l'AFP. Les opposants à la réforme pourraient toutefois reconduire des actions avant son vote. Le projet définitif du gouvernement devrait être présenté entre le 15 et le 20 juin prochains, être visé en Conseil des ministres le 13 juillet, et abordé sa phase législative à la rentrée de septembre.

LA BATAILLE DES CHIFFRES, ENCORE UNE FOIS, EST UN AVEU : LA CGT DEVRAIT ALLER SOIT CHEZ UN OPTICIEN SOIT CHEZ UN PSY.

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