TOUT EST DIT

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jeudi 27 mai 2010

Retraites : les manifestations ne font pas le plein

Les premières estimations donnent à penser que les cortèges pourraient avoir seulement légèrement dépassé en ampleur ceux du 23 mars, qui avaient réuni 800.000 personnes, selon les syndicats.
Les manifestations contre le plan de réforme des retraites n'ont pas fait le plein. Passera-t-on la barre symbolique du million de protestataires dans la journée, sur l'ensemble de l'Hexagone ? Ce n'est pas certain. En milieu d'après-midi, les estimations, côté policier et côté syndical, donnaient à penser que la journée d'action pourrait simplement égaler en ampleur ou dépasser légèrement celle du 23 mars dernier, dernière grande initiative interprofessionnelle, qui avait réuni environ 800.000 personnes (380.000 selon la police). Et, en regard de l'opposition affichée dans l'opinion contre certaines marqueurs de la réforme, comme l'abandon des 60 ans, le ras-de-marée n'a pas eu lieu.

Six confédérations syndicales -CGT, CFDT, Unsa, Solidaires, FSU et CFTC -avaient appelé à une série de manifestations et de débrayages jeudi, avec un mot d'ordre large de défense de l'emploi et du pouvoir d'achat, mais avec pour objectif principal de contrer la réforme des retraites.

Dans la matinée, les défilés en province attestaient d'une mobilisation en légère hausse, notamment à Marseille où 80.000 personnes ont manifesté selon les syndicats, 12.000 selon la police. Fin mars, la fourchette y était de 12.000/50.000. La mobilisation était égale ou supérieure à celle du 23 mars aussi à Rouen (12.000 à 20.000, contre 10.000 à 15.000) et à Nice, (4.900 manifestants selon la police, contre 4.200 le mois dernier). A Lyon, entre 8.000 et plus de 15.000 manifestants, avec pour slogan principal: «La retraite à 60 ans, on s'est battu pour la gagner, on se battra pour la garder». A Rouen, entre 12.000 et 23.000 manifestants. A Nantes, entre 9.500 et 25.000. A Rennes, entre 2.250 et 4.000, avec une banderole proclamant «ici comme en Grèce, grève générale». Mais à Paris, la mobilisation -pluie oblige ? -semble avoir été moins imposante que prévu. Les cortèges ont rassemblé 22.000 personnes dans la capitale, selon la préfecture de police de Paris, qui avait dénombré 31.000 participants le 23 mars. La CGT, elle, a vu 90.000 personnes jeudi après-midi, contre 60.000 participants le 23 mars.

Au total, la barre du million semble avoir difficilement être franchie. La défection de FO, additionnée à une relative abstention des salariés du privés, mais aussi des secteurs appartenant aux « régimes spéciaux », dont le gouvernement avait pris soin de laisser écrire qu'ils ne seraient pas concernés par de nouveaux efforts, ont sans doute empêché un mouvement plus massif.

Au départ de la manifestation, Bernard Thibault avait pourtant estimé qu'on ne serait «pas loin de la barre du million». «Sur la moitié des manifestations recensées, on est déjà à +20% par rapport au manifestations du 23 mars», dernière journée interprofessionnelle, a-t-il souligné. François Chérèque a également salué une «journée réussie». «C'est la journée de mobilisation la plus importante depuis le début de l'année». Le leader de la CFDT a jugé que «le gouvernement doit changer sa méthode et sa copie et nous proposer une autre méthode» pour réformer les retraites. Alain Olive, d'Unsa, se félicitait aussi que, si le taux de grévistes « n'est pas extraordinaire », les « manifestations de provinces du matin sont importantes », et estimait qu'il y « aura aussi des mobilisations fin juin, une fois le projet connu ».

Au-delà du comptage, d'une précision toujours relative, la force de la réaction de la rue était en effet d'importance, les syndicats comptant sur cette mobilisation pour tenter de freiner in extremis une réforme dont on connaît les grandes lignes. En question, notamment, le verrou des 60 ans, âge légal de départ à la retraite depuis 1983, désormais ouvertement remis en cause par la majorité et le gouvernement. Rappelons que, en 1995 et en 2003, les protestations contre les précédentes réformes des retraites avaient fait descendre dans la rue jusqu'à deux millions de personnes. Les opposants à la réforme pourraient toutefois reconduire des actions avant son vote. Le projet définitif du gouvernement devrait être présenté entre le 15 et le 20 juin prochains, être visé en Conseil des ministres le 13 juillet, et abordé sa phase législative à la rentrée de septembre.

THIBAULT, CHÉRÈQUE ET TOUTE LA CLIQUE DES EMPÊCHEURS D'AVANCER FORMENT LA BROCHETTE DU DESESPOIR : LES BRETELLES DE L'ESPÉRANCE LES ONT LÂCHÉ.

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