En période de crise, certains spécialistes éprouvent un malin plaisir à broyer du noir et à trouver prétexte dans n’importe quoi pour justifier leur pessimisme. Ce n’est visiblement pas le cas d’Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI, le Fonds monétaire international. Cet économiste distingué et dont on dit qu’il est nobélisable fait exactement le contraire : il voit du positif là où d’autres s’échinent à jouer aux Cassandres !
Premier motif de réjouissance : la Grèce ! «Quoi, encore la Grèce ?», direz-vous. A force d’en parler, on risque, c’est vrai, de provoquer une indigestion de mauvaises nouvelles… Ce que dit Olivier Blanchard est pourtant très positif. Si l’inquiétude des marchés a eu au moins une conséquence heureuse, c’est la dégringolade de l’euro, depuis le début de l’année, face au dollar comme aux autres devises mondiales. Or, lorsqu’on sait que la moitié des exportations grecques se font en dehors de la zone euro, cette chute de la devise européenne s’avère une excellente nouvelle, car elle aidera le gouvernement grec à retrouver une partie de sa compétitivité.
Deuxième bonne nouvelle : même l’économiste en chef du FMI reconnait que les marchés financiers ont tendance à sur-réagir. Longtemps, c’est vrai, ils se sont endormis et n’ont guère tenu compte des dérives budgétaires de certains pays. Comme toujours, le réveil est brutal et ils ont tendance à mettre tous les pays dans le même panier. Une erreur, selon Olivier Blanchard.
En attendant, direz-vous, ce réveil en fanfare force la plupart des Etats à prendre des mesures d’austérité, avec le risque que ces mesures soient très mauvaises pour notre croissance… Pas nécessairement, si l’on en croit la troisième bonne nouvelle donnée par l’économiste du FMI. Prenez le report de l’âge de départ à la pension. Voici une réforme indispensable dans certains pays. L’allongement de la durée des cotisations n’est pas, en soi, un frein à la croissance future. En effet, si les gens prennent leur retraite plus tard, ils ont moins besoin d’épargner et peuvent donc consommer un peu plus. Ce qui est in fine excellent pour la croissance.
Ce raisonnement, même s’il est résolument positif, n’est évidemment qu’une maigre consolation, notamment pour ceux qui pensent que cette crise des subprimes, une crise provoquée par des banquiers américains, aura en quelque sorte tué l’Etat providence, alors que c’est ce même Etat providence qui a sauvé les marchés financiers. Ne cherchez pas de logique dans ce que je viens de dire : il n’y en a pas.
jeudi 27 mai 2010
Crise : les 3 raisons d’espérer, selon le FMI
Amid Faljaoui
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