On a toujours plus ou moins l'habitude de dire qu'une journée d'action sociale est un baromètre. Celle de ce jeudi apparaît toutefois un peu particulière. Si on devait l'assimiler à un instrument de mesure, ce serait plutôt un sismographe. En repoussant l'âge légal du départ à la retraite, c'est bien l'ensemble des plaques tectoniques de notre société que le gouvernement fait bouger. Un enjeu aussi profond entraînera-t-il pour autant à un raz-de-marée dans les rues ? Nicolas Sarkozy aura ce soir une réponse à cette question d'ordre quasi tellurique. Gageons qu'il y sera particulièrement attentif. La manière même dont le dépassement du seuil symbolique a été officiellement annoncé - ou plutôt ne l'a pas été, sinon, à mi-mots, par des voies détournées et propagation diffuse de petites phrases - prouve, en tout cas, l'extrême importance qu'on porte en haut lieu aux éventuelles répliques de salariés opposés, selon une enquête, à 53 % à une telle réforme. Reste que si les sondages sont une chose, il en va parfois différemment de leur projection dans la réalité. Les Français paraissent, certes, majoritairement réticents face à la levée de cette conquête des années 80 érigée désormais en tabou. Mais sans doute ne faut-il pas négliger la dose de résignation instillée ces derniers temps par le parti au pouvoir. Une patiente préparation de l'opinion qui sera passée par une accumulation de strates successives, allant de l'appel à la raison démographique ("On vit plus longtemps, il faut s'adapter"), à la toute récente convocation du fantôme de Mitterrand. Travailler plus pour manifester plus ? La mobilisation interprofessionnelle et les quelque 170 défilés prévus pour ce 27 mai tourneront tous autour de cette vaste interrogation, aux résonances à la fois collectives et individuelles. Oui, c'est à la force de l'onde de choc qu'on définira la vraie nature d'un séisme qui nous concerne tous.
jeudi 27 mai 2010
La retraite, épicentre des manifs
On a toujours plus ou moins l'habitude de dire qu'une journée d'action sociale est un baromètre. Celle de ce jeudi apparaît toutefois un peu particulière. Si on devait l'assimiler à un instrument de mesure, ce serait plutôt un sismographe. En repoussant l'âge légal du départ à la retraite, c'est bien l'ensemble des plaques tectoniques de notre société que le gouvernement fait bouger. Un enjeu aussi profond entraînera-t-il pour autant à un raz-de-marée dans les rues ? Nicolas Sarkozy aura ce soir une réponse à cette question d'ordre quasi tellurique. Gageons qu'il y sera particulièrement attentif. La manière même dont le dépassement du seuil symbolique a été officiellement annoncé - ou plutôt ne l'a pas été, sinon, à mi-mots, par des voies détournées et propagation diffuse de petites phrases - prouve, en tout cas, l'extrême importance qu'on porte en haut lieu aux éventuelles répliques de salariés opposés, selon une enquête, à 53 % à une telle réforme. Reste que si les sondages sont une chose, il en va parfois différemment de leur projection dans la réalité. Les Français paraissent, certes, majoritairement réticents face à la levée de cette conquête des années 80 érigée désormais en tabou. Mais sans doute ne faut-il pas négliger la dose de résignation instillée ces derniers temps par le parti au pouvoir. Une patiente préparation de l'opinion qui sera passée par une accumulation de strates successives, allant de l'appel à la raison démographique ("On vit plus longtemps, il faut s'adapter"), à la toute récente convocation du fantôme de Mitterrand. Travailler plus pour manifester plus ? La mobilisation interprofessionnelle et les quelque 170 défilés prévus pour ce 27 mai tourneront tous autour de cette vaste interrogation, aux résonances à la fois collectives et individuelles. Oui, c'est à la force de l'onde de choc qu'on définira la vraie nature d'un séisme qui nous concerne tous.
On a toujours plus ou moins l'habitude de dire qu'une journée d'action sociale est un baromètre. Celle de ce jeudi apparaît toutefois un peu particulière. Si on devait l'assimiler à un instrument de mesure, ce serait plutôt un sismographe. En repoussant l'âge légal du départ à la retraite, c'est bien l'ensemble des plaques tectoniques de notre société que le gouvernement fait bouger. Un enjeu aussi profond entraînera-t-il pour autant à un raz-de-marée dans les rues ? Nicolas Sarkozy aura ce soir une réponse à cette question d'ordre quasi tellurique. Gageons qu'il y sera particulièrement attentif. La manière même dont le dépassement du seuil symbolique a été officiellement annoncé - ou plutôt ne l'a pas été, sinon, à mi-mots, par des voies détournées et propagation diffuse de petites phrases - prouve, en tout cas, l'extrême importance qu'on porte en haut lieu aux éventuelles répliques de salariés opposés, selon une enquête, à 53 % à une telle réforme. Reste que si les sondages sont une chose, il en va parfois différemment de leur projection dans la réalité. Les Français paraissent, certes, majoritairement réticents face à la levée de cette conquête des années 80 érigée désormais en tabou. Mais sans doute ne faut-il pas négliger la dose de résignation instillée ces derniers temps par le parti au pouvoir. Une patiente préparation de l'opinion qui sera passée par une accumulation de strates successives, allant de l'appel à la raison démographique ("On vit plus longtemps, il faut s'adapter"), à la toute récente convocation du fantôme de Mitterrand. Travailler plus pour manifester plus ? La mobilisation interprofessionnelle et les quelque 170 défilés prévus pour ce 27 mai tourneront tous autour de cette vaste interrogation, aux résonances à la fois collectives et individuelles. Oui, c'est à la force de l'onde de choc qu'on définira la vraie nature d'un séisme qui nous concerne tous.
Didier Pobel
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