TOUT EST DIT

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vendredi 6 novembre 2009

Une diplomatie française bien peu diplomate

La diplomatie française s'est livrée, jeudi 5 novembre, par la voix de deux ministres, à un double exercice de franchise bien peu dans les coutumes du Quai d'Orsay, en qualifiant le président afghan, Hamid Karzaï, de "corrompu" et l'opposition britannique de "pathétique".
Les propos ont été tenus respectivement par le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, et son secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Pierre Lellouche, lors d'entretiens avec des journalistes étrangers. Ils n'ont pas été démentis, M. Lellouche évoquant juste une mauvaise traduction de ses déclarations.

"Karzaï est corrompu, OK", a dit Bernard Kouchner, selon les propos relatés par le New York Times et tenus lors d'une rencontre avec un groupe de journalistes étrangers. Mais le président afghan, qui vient d'être réélu à la faveur du retrait de son rival Abdullah Abdullah, "est notre homme", a-t-il poursuivi, ajoutant : "Nous devons le légitimer."

"L'ALLIANCE ATLANTIQUE NE FONCTIONNE PAS DU TOUT"

Quelques heures après la publication de ces propos, le président Nicolas Sarkozy a clairement réitéré le soutien de la France au président afghan. "Nous, on veut travailler avec le président Karzaï, qui est le président élu. On va encourager son rival malheureux à travailler pour le bien-être de l'Afghanistan et on reste engagés de façon déterminée pour les aider à réussir", a-t-il déclaré.

Lors de la même rencontre avec des journalistes étrangers, Bernard Kouchner s'est également interrogé sur l'efficacité de l'action de l'OTAN en Afghanistan. "En Europe, nous agissons, nous nous battons, nous allons à la guerre, mais nous ne nous parlons pas, et cela est bien dommage", a-t-il dit, selon le New York Times. Il a ajouté que, d'après lui, l'Alliance atlantique "ne fonctionne pas du tout" en Afghanistan. "Quel est le but ? Quel est le chemin ? Et au nom de quoi ?" a-t-il questionné.

Selon le Financial Times, Bernard Kouchner a pointé les règles d'engagement des soldats allemands présents dans le nord de l'Afghanistan. "Leurs soldats ne sont pas là-bas pour se battre", a-t-il dit. "Nous devons égaliser les politiques d'engagement" a-t-il précisé, ajoutant que "c'est le point de départ d'une position européenne".

UNE GRANDE-BRETAGNE "PATHÉTIQUE"

Simultanément avec Bernard Kouchner, le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Pierre Lellouche, attaquait, dans le quotidien britannique The Guardian, la position anti-UE prônée par les conservateurs britanniques, qui, selon les sondages, sont en passe de revenir au pouvoir en 2010. "C'est pathétique. C'est juste très triste de voir la Grande-Bretagne, si importante en Europe, se couper du reste de l'UE et disparaître des écrans radar", a-t-il déclaré.

Le ministre a ensuite affirmé dans une interview à la BBC jeudi que ses propos avaient été abusivement cités et mal traduits par The Guardian, qu'il n'était "nullement inquiet de la nouvelle politique européenne des conservateurs et qu'il pourrait travailler avec David Cameron", leur leader, qui a toutes les chances de devenir premier ministre l'an prochain.

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