« La récolte est arrivée - Les arbres ont déjà un début de calvitie - Le soir approche » : ces trois phrases ne sont pas un télégramme codé annonçant la désignation comme président de l'Union européenne du Premier ministre belge au crâne dégarni, mais un des nombreux haïkus à la japonaise composés par celui-ci. Ce féru de philosophie thomiste et d'économie, né il y a soixante-deux ans dans une banlieue de Bruxelles, possède dans ses manières une componction asiatique qui ne l'empêche pas de faire preuve d'une matoise opiniâtreté pour parvenir à ses fins. Quatre décennies au Parti chrétien-démocrate flamand puis un passage au ministère du Budget, où il s'est adonné à son sport favori, la chasse aux déficits, l'ont aguerri aux inextricables querelles belgo-belges, en comparaison desquelles les chicanes entre les Vingt-Sept ne sont qu'aimables chamailleries. Depuis près d'un an qu'il dirige le pays, ses talents de négociateur lui ont permis de réussir une pacification considérée comme miraculeuse par ses compatriotes. Le père tranquille de quatre enfants a visité incognito l'Australie en camping-car pour ses dernières vacances. S'il peut se targuer du titre officiel d'« explorateur royal », il ne le doit pas à quelque périlleuse expédition au Congo, mais à son rôle dans les tractations dont son souverain l'avait chargé pour composer le gouvernement
jeudi 19 novembre 2009
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