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jeudi 28 février 2013

DSK : une sorte de vérité

DSK : une sorte de vérité


Marcela Iacub publie chez Stock un livre intitulé Belle et Bête. Elle y raconte sept mois d’une liaison passionnée avec un cochon célèbre, sans jamais citer son nom. Le Nouvel Observateur le révèle avec sa photo à la une : c’est DSK. Il s’agit bien sûr d’un coup commercial. Et voilà le journal de Jean Daniel, toujours si prompt à se ranger dans le camp de la morale et de la vertu, qui déroule le tapis rouge à l’auteur.



Figure de la gauche libertaire, Marcela Iacub est une iconoclaste. On peut la lire chaque semaine dans Libération. Après le choc du Sofitel, elle avait écrit un livre pour défendre DSK, victime, selon elle, des féministes punitives. Anne Sinclair l’avait remerciée. DSK lui avait écrit un long e-mail, reconnaissant et intense, qu’elle avait reçu comme une invite. Elle a décidé de rencontrer ce héros méprisé par tous pour tenter de le sauver.

C’est ainsi que l’histoire a commencé avec celui qu’elle décrit comme « mi-homme, mi-cochon ». « Ce qu’il y a de plus artistique et de créatif chez DSK appartient au cochon, écrit-elle, et non pas à l’homme, qui est affreux, égoïste, indifférent, manipulateur, condamné à tout rater à cause de ce mépris envers autrui. Le cochon, lui, est merveilleux. Son projet, c’est le communisme, puisque son idéal est la partouze… Personne n’est exclu de la fête, ni les vieux ni les moches… ». Roman ou fiction ? « Tout est vrai, dit-elle, au Nouvel Obs.Mais pour les scènes sexuelles j’ai fait appel au merveilleux. Fausses sur le plan factuel, elles sont vraies sur le plan psychique et émotionnel. »

Ceux qui achèteront le livre dans l’espoir d’y trouver un succédané de Henry Miller seront déçus. Circulez, voyeurs ! Les amants n’enlèvent ni le haut ni le bas. On baigne dans la métaphore ; un œil chargé de mascara démaquillé par une langue très longue. Une oreille remplie d’amande douce qui sera un jour mordue et arrachée d’un coup de dent. La blessure sera, dit-elle, la cause de leur rupture. Comment traduire cette allégorie : le porc peut être très violent ?

Comme Anne Sinclair, qu’elle dépeint sous les traits d’une dominatrice qui aurait fait de son mari un caniche, on peut juger que l’auteur est une perverse qui a séduit DSK dans un but mercantile, ce qui n’est pas joli joli. Le texte est talentueux, piquant, aigu, incisif.

Marcela Iacub avait écrit un premier livre pour défendre DSK, elle en écrit un second pour l’abattre alors qu’il est déjà au tapis. Pas glorieux. Et pourtant, on referme l’ouvrage envahi par ce curieux sentiment : que jamais personne, jusque-là, n’avait aussi bien qu’elle décortiqué le personnage DSK dans les méandres de son moi profond. Le héros malgré lui demande à la justice de mettre un coup d’arrêt aux pratiques d’éditeurs et de journalistes prêts à n’importe quoi pour faire de l’argent.

COMME LE DIT CHRISTOPHE BARBIER DANS L'EXPRESS DE CETTE SEMAINE,
IL NE BÉNÉFICIERA JAMAIS DU DROIT À L'OUBLI, MAIS IL A DROIT À L'INDIFFÉRENCE....A PERPÉTUITÉ

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