TOUT EST DIT

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jeudi 28 février 2013

Des “petites blagues” au “gros plantage”


Toutes les promesses économiques de Hollande ont été balayées en l’espace d’une semaine. Triple échec pour celui qui invoque la crise après l’avoir niée.
Ce président nous fait honte. Il y a deux semaines, il insultait des millions de catholiques en faisant une plaisanterie de “garçon de bains” à propos de la renonciation de Benoît XVI. Samedi dernier, visitant le Salon de l’agriculture, il a fait ressortir son unique obsession en déclarant à une petite fille : « Tu ne le verras plus [Nicolas Sarkozy]. » Ce président nous fait honte. Comme nous fait honte toute cette cour médiatique qui ne trouve rien à redire à ce qu’un président de la République tienne de tels propos.
Le problème, c’est que monsieur “petites blagues”, comme le surnomment ses propres amis, ne fait plus rire personne. Bien sûr, il est toujours largement protégé par ses amis de la “gauche caviar”. Bien sûr, aucun journaliste n’ose critiquer la nomination de sa première compagne à la vice-présidence de la Banque publique d’investissement. Bien sûr, les habitués du Café de Floreportent encore en héros celui qui a ouvert le débat du “mariage pour tous”. Mais en dehors du périphérique, dans la France des invisibles et celle des oubliés, plus personne n’est dupe.
Celui qui pensait il y a encore un an que la prospérité se décrète et que la crise économique était une invention de la droite a été obligé de reconnaître, pour la première fois, que la France n’atteindrait pas cette année son objectif de croissance , et surtout que l’engagement d’afficher un déficit budgétaire de 3 % à la fin de l’année ne pourrait pas être tenu. Mais le pire, c’est que moins de deux mois après avoir promis-juré-craché aux Français que la courbe du chômage serait inversée avant le 31 décembre, il a été obligé de faire marche arrière.
Nos concitoyens n’attendaient pas du président de la République qu’il ouvre un vaste débat sur le mariage homosexuel, qu’il fanfaronne sur le droit de vote des étrangers ou qu’il change les rythmes scolaires sans aucune concertation avec les parents d’élèves, les professeurs et les collectivités locales. Non, les Français n’attendaient qu’une seule et unique chose : que tous ceux qu’ils connaissent et qui sont frappés par le drame du chômage puissent retrouver un travail qui leur redonne de la dignité, de l’épanouissement et surtout de quoi vivre.
Maintenant que les masques tombent un à un, que les promesses se fracassent contre le mur de la réalité économique, nos compatriotes réalisent que la France enregistre 1 000 chômeurs de plus par jour. Au mois de janvier, le nombre de sans-emploi recensés a battu un triste nouveau record historique. Et ce mouvement va hélas continuer, car les deux mamelles de notre économie industrielle, l’automobile et le BTP, sont au point mort. Complètement mort.
Monsieur “petites blagues” a beau parader dans les travées du Salon de l’agriculture et faire porter à cette “crise économique”, qu’il a niée si longtemps, l’échec de ses promesses, là encore les Français ne sont pas dupes. La crise a éclaté il y a cinq ans et n’a pas empêché Nicolas Sarkozy de faire repartir l’économie dès 2010. Tout est une question de mesures et de décisions opportunes. « Faites-moi de bonne politique et je vous ferai de bonnes finances », disait le baron Louis à Louis-Philippe en 1831.
Or toutes les mesures que François Hollande et son gouvernement ont décidées étaient néfastes à la croissance. Qu’il s’agisse de l’assommoir fiscal asséné dès le mois de juillet dernier. Qu’il s’agisse de l’alignement de la fiscalité des revenus de capitaux sur celle du travail. Qu’il s’agisse du crédit d’impôt pour la compétitivité qui n’est même pas financé. Qu’il s’agisse encore de tous les propos agressifs tenus à l’égard des entrepreneurs, mais aussi de ceux qui ont la chance de détenir un patrimoine qu’ils ont constitué par leur travail et qu’ils font fructifier pour leurs vieux jours.
Tous les économistes sont d’accord pour reconnaître que si le gouvernement avait eu le courage de s’attaquer à la dépense publique et au gaspillage étatique, plutôt que de brider le pouvoir d’achat des Français par des impôts supplémentaires, la France aurait pu afficher cette année une croissance d’au moins 0,5 %, voire plus. Au lieu de cela, notre pays va connaître au cours du premier semestre une récession, de nouvelles fermetures d’usines, des plans sociaux en cascade. Et ce qui est plus grave encore, c’est que plus aucun Français n’a confiance dans l’avenir. Comment en serait-il autrement lorsque les promesses faites le 31 décembre sont balayées le 23 février suivant ?
Il aura donc fallu moins d’un an à monsieur “petites blagues” pour devenir monsieur “gros plantage”. Mais François Hollande est encore le seul à ne pas s’être aperçu quelle honte il fait ainsi à son pays !

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