jeudi 21 juin 2012
Vote des étrangers : ils comptent déjà sur la fausse droite !
Le député écologiste et maire de Bègles en Gironde, Noël Mamère, a
déjà plaidé mardi sur France Inter en faveur du vote des étrangers non
communautaires aux élections locales, estimant que la société y est « prête » comme pour le « mariage »
des personnes de même sexe. Il a espéré que des parlementaires de
droite s’y rallieront pour permettre la mise en œuvre de cette réforme :
« J’espère que l’on arrivera à convaincre ceux de droite qui nous
sont nécessaires pour obtenir cette réforme de la Constitution (… ). Ce
serait quand même un comble… que nous ne soyons pas capables en 2012
d’appliquer une proposition qui avait été formulée par François
Mitterrand en 1981 » [et à laquelle avait naguère souscrit Sarkozy à titre personnel].
Une telle réforme, pour être adoptée, nécessite une majorité des
trois cinquièmes des parlementaires réunis en Congrès (Assemblée
nationale et Sénat). L’autre option est le référendum. Faute de disposer
des 3/5e de parlementaires, Mamère et la gauche espèrent le ralliement
des centristes et de la gauche de l’UMP pour
faire passer cet engagement de François Hollande sur lequel le pouvoir
reste pour l’heure silencieux. Depuis l’installation du gouvernement, le
Premier ministre Jean-Marc Ayrault ne l’a pas évoquée. « Je ne sais pas si ce silence est politiquement parlant mais il faut prendre les choses en main », demande la sénatrice (EELV)
Esther Benbassa. Rappelant le travail réalisé au Sénat sur le sujet –
le 9 décembre 2011, le Sénat nouvellement passé à gauche avait adopté
cette réforme après un débat houleux –, elle espère que « l’UMP aura la sagesse de tirer les leçons de son échec après sa droitisation et son flirt avec le Front national »…
« C’est un texte qui devra figurer dans les mesures qui devront être prises durant le quinquennat », renchérit-on dans l’entourage du patron du groupe PS au Sénat (François Rebsamen). « On n’a pas les 3/5 mais il y a les centristes et les humanistes de l’UMP », observe avec « optimisme » la vice-présidente du Sénat, Bariza Khiari, selon la sémantique vicieuse de la gauche [il s’agit de ces mêmes « humanistes » qui ont voté le crime abominable dans le camp « républicain » dit du « progrès » !]. Elle demande « un mois » pour « mettre le sujet sur la table ». Car le PS, selon elle, « est décidé » à faire adopter cette réforme « sur laquelle il a fait campagne »…
Cette réforme doit théoriquement entrer en application aux élections
municipales de 2014, après une adoption promise par François Hollande en
2013.
L’Assemblée comptant 577 membres et le Sénat 348, si tous les
parlementaires votent, la majorité des trois cinquièmes du Parlement
nécessaire pour une réforme constitutionnelle, est de 555 sièges,
au-dessus des quelque 520 dont dispose la gauche. Il faudrait qu’une
partie de l’opposition s’abstienne, pour faire baisser le seuil
nécessaire. Mais une abstention bienveillante et globale de la droite
reste peu probable, l’UMP soudainement « droitisée » durant la période électorale ayant brandi la promesse de François Hollande comme une « menace communautariste » pour la cohésion nationale.
Faute d’adoption par la voie parlementaire, le Président a prévu un
référendum sur un sujet où une majorité pourrait être trouvée, à en
croire la désinformation des sondages. Mais « attention, le référendum est dangereux », prévient cependant Esther Benbassa, car « il y a un écart entre glisser un bulletin dans l’urne et répondre à la question d’un sondeur ». Ces « humanistes » républicains ne sont pas vraiment démocrates ! « Ce n’est pas le meilleur moment politique pour aller à un référendum, il ne faut pas le faire dans un contexte de crise », abonde le juriste Serge Slama.
Selon les données publiées mardi par l’office européen des
statistiques Eurostat, l’Union européenne a notamment accordé une
protection à 84 100 demandeurs d’asile en 2011, mais sept pays
seulement, dont la France, assument l’essentiel de l’accueil. Le
Royaume-Uni est le premier pays d’accueil avec 14 400 personnes, suivi
par l’Allemagne (13 000), la France (10 700) suivis par la Suède, les
Pays-Bas et l’Italie.
Face à l’air idéologique connu de la gauche sur ces questions
d’immigration, on attend décidément une opposition qui puisse tenir
clairement et sans embrouilles le langage d’un(e) Le Pen ou d’un Jacques
Bompard : « Si je suis élu, je combattrai le droit de vote aux
étrangers. Je déposerai un projet de loi proclamant que les binationaux
auront droit à une demi-voix aux élections. Je me battrai pour qu’on
institutionnalise le droit au travail en réservant le traitement social
du chômage à ceux qui ne peuvent pas travailler.
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