jeudi 21 juin 2012
Pourquoi Ségolène Royal devrait arrêter la politique
La présidente du Conseil régional de
Poitou-Charente déclare déjà ne pas exclure de se présenter en octobre,
lors du prochain congrès du PS, pour le poste de Premier secrétaire. Un
manque de lucidité ?
Depuis sa défaite à l’élection
présidentielle de mai 2007, l’itinéraire de Ségolène Royal ressemble à
un chemin de croix. Battue dés 2008 pour la direction du PS par Martine
Aubry, volée peut-être… Scandale médiatique, menaces de procès, puis
renoncement. Écrasée au primaires citoyennes en 2011 où elle n’est
arrivée qu’en quatrième position, derrière Arnaud Montebourg.
Humiliation, larmes, ralliement forcé à François Hollande.
Encore écrabouillée aux second tour des législatives par un inconnu, Olivier Falorni.
Et du coup, écartée de la course au perchoir avant même le départ.
Triste image d’une Ségolène Royal cherchant une nouvelle fois à passer
pour la victime d’un complot, cette fois ourdi par le PS rochelais allié
à la droite locale. Mauvaise perdante, l’ex madone des sondages s’est
mise à injurier le « traître », ce prof’ d’histoire à qui la rue de
Solférino avait voulu imposer un retrait « volontaire », avant de
l’exclure purement et simplement du parti.
Ce
n’est pas le fameux tweet de Valérie Trierveiller qui a « tuer » Royal,
c’est elle-même qui s’est suicidée. Autant par manque de sens politique
que par arrogance.
Après tant de déconvenues, méritées ou pas, la présidente du Conseil régional de Poitou-Charente a perdu toute crédibilité. Pire encore, sa légendaire popularité, son lien privilégié avec la France populaire est érodé.
Il y a un moment où il faut savoir dire stop. Arrêter d’être candidate à
tout et n’importe quoi. Or, la voici qui déclare déjà ne pas exclure de
se présenter en octobre, lors du prochain congrès du PS, pour le poste
de premier secrétaire ! Mais enfin, comment les socialistes
justifieraient-ils devant l’opinion le fait que la patronne du Parti du
Président soit l’ex-compagne dudit Président, la mère de ses enfants ?
Comment le justifier alors que la gauche, dans un unanimisme absolu,
avait dénoncé en son temps l’élection de Jean Sarkozy à la tête de
l’EPAD, notamment parce qu’il était le fils de Nicolas Sarkozy ?
La lucidité, crument énoncée, devrait conduire Ségolène Royal à renoncer à toute ambition politique nationale.
Désormais, quel que soit son objectif, la fonction qu’elle pourra
briguer, elle sera soupçonnée de favoritisme. Car dans notre pays, tous
les pouvoirs convergent vers le Président de la République, normal ou pas.
Le
soir de sa défaite, sur les plateaux de télévision, je voyais le regard
compatissant de Martine Aubry et Laurent Fabius, qui n’ont longtemps
éprouvé pour Royal que mépris. Désormais, ils semblent ressentir de la
pitié.
Celle-ci n’est pas bonne camarade en politique.
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