Le président de la République a rejoint le sommet du G20 avec la force tranquille de celui qui contrôle tout par la force des urnes. Il suffit à Jean-Marc Ayrault, reconduit dès hier matin dans ses fonctions de Premier ministre de corriger à la marge la composition de son équipe et le tour est joué.
Hyperdominante, la gauche triomphante a toutes les clés pour appliquer une politique riche des soixante promesses au cours des cinq ans qui viennent.
La défaite enregistrée par l'UMP est lourde et ses divisions internes n'en font pas pour l'heure une force d'opposition structurée, incisive et pertinente. La nouvelle majorité doit mettre les mains dans le cambouis et se mettre en ordre de bataille pour que le changement ne soit plus d'affichage mais par des votes clairs et nets de la représentation nationale.
Avec ces rendez-vous électoraux successifs, on semble avoir oublié la crise et la densité des maux économiques qui minent l'activité industrielle, assèchent les rentrées dans les caisses de l'État et attestent un avenir incertain. Si la France est à gauche toute, elle n'est pas sauvée de ses fragilités structurelles et de son impréparation aux conséquences de la mondialisation galopante des échanges.
A-t-elle les moyens de ses ambitions sociales regardées ailleurs en Europe comme des boulets à même de l'entraîner dans un déclin irréversible ? Le plus compliqué commence pour le chef de l'État et son gouvernement. Ils ne pourront pas indéfiniment invoquer l'héritage pour justifier les difficultés à agir pour la nécessaire transformation sociétale alors qu'ils sont déjà épiés par les jumelles des marchés.
François Hollande va devoir prendre des risques et pour cela dépasser son appétence de la synthèse lorsque l'urgence commande de trancher vite et juste.
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