En quelques années, celui qui est désormais le candidat du PS a changé d'apparence, perdant du poids pour gagner en épaisseur. Mais seul son look est véritablement nouveau, estime le quotidien autrichien Der Standard.
En 2007, François Hollande était encore la risée des Français. Sa compagne et ancienne candidate, Ségolène Royal, venait de le mettre à la porte après avoir découvert sa relation avec une journaliste, Valérie Trierweiler. Cela avait achevé de le convaincre qu’il était temps de perdre du poids et de prendre des mesures radicales pour enfin se débarrasser de son image de brave homme ordinaire. Fils d’un médecin de Normandie, François Hollande n’a pas ménagé ses efforts pour afficher moins de rondeur. A présent, il commence toutes ses phrases par un "je veux", accompagné du geste idoine de la main droite que recommandent tous les spécialistes de media training.
Mais tout cela ne suffisait pas : encore lui fallait-il avoir de la chance. Or, au printemps dernier, Dominique Strauss-Kahn, qui portait les espoirs de la gauche, est soudain soupçonné de viol et mis hors jeu. François Hollande s’empresse de se présenter comme "nouveau" candidat. "Nouveau" est un bien grand mot, car après plus de trente ans de carrière politique, ce diplômé de l’ENA est moins "nouveau" que ses adversaires Ségolène Royal et Martine Aubry. Seul son look est véritablement nouveau. Et la chance, de nouveau : les Français en ont plus qu’assez des gesticulations de Nicolas Sarkozy et de ses manières de nouveau riche. Un homme normal et sympathique a tout pour leur plaire.
François Hollande parle bien et a le sens de la répartie. Mais que dit-il au juste ? Il "veut" réduire la dette mais d’abord créer 60 000 postes de nouveaux professeurs. Il "veut" sortir du nucléaire mais aussi soutenir la recherche dans le domaine. Il "veut" augmenter les pensions de retraite mais seulement pour certaines catégories. François Hollande, l’homme du consensus, voudrait être agréable à tout le monde. Cela le rend dangereux pour Sarkozy : il attire beaucoup d’électeurs du centre. Mais peut-on devenir président en étant si "simplement normal" ? L’intéressé répond par une pirouette : "Je sais que je n’ai pas la tête d’un président, mais il y en a beaucoup qui l’ont et qui ne le deviennent jamais."
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