TOUT EST DIT

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dimanche 23 octobre 2011

CRISE DE L'EURO. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont-ils au bord du divorce ?

Le sommet européen de ce dimanche suivi d'un autre rendez-vous mercredi sera décisif pour l'avenir de l'euro. Ce qui n'empêche pas la zizanie de régner parmi les 27. D'autant que Paris et Berlin ne sont pas en reste. 

Les rixes européennes ont déjà perturbé la cérémonie d’adieu de Jean-Claude Trichet à Francfort, mercredi. L’arrivée inopinée de Nicolas Sarkozy, puis l’heure et demi de réunion qui a suivi, ont empêché le grand argentier d’assister à la première partie du concert donné en son honneur… Pourtant, au fur et à mesure que se multiplient téléconférences et coups de fil, que se succèdent réunions formelles et informelles, les malentendus croissent, et l’eurozone se fragilise.
Initialement le Conseil européen de la dernière chance devait avoir lieu lundi et mardi derniers. Repoussé à ce dimanche, on sait d’ores et déjà qu’il ne règlera pas tous les problèmes, et que mercredi prochain les chefs d’Etat et de gouvernement se retrouveront à nouveau. Avec l’espoir, promettent-ils d’aplanir la majorité des problèmes. Il y a quelques semaines, ils avaient déjà promis un règlement définitif au sommet –finalement reporté- des 17 et 18 octobre !

Les trois pommes de discorde
Sur les cinq points à l’ordre du jour de la réunion de dimanche, deux sont assez consensuels et sans difficulté, parce que lointains ou encore imprécis –la relance de la croissance et la gouvernance-. En revanche, trois sujets sont problématiques, et d’ailleurs intimement liés. Ce sont eux qui suscitent tant de déclarations contradictoires entre Paris et Berlin : le règlement du problème grec, la situation des banques et la question de fonds européen de stabilité financière (FESF).
Sur la Grèce, un conseiller de l’Elysée assure : "tout le monde cherche à aider Athènes, à rendre sa dette soutenable". Mais en accordant une décote de combien ? C’est là que le bât blesse. Il y a un quasi consensus pour dire le niveau de 21%, décidé le 21 juillet dernier, est désormais insuffisant. Alors faut-il monter jusqu’à 60%, comme l’a suggéré le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, au grand dam de beaucoup ? Et à quelle hauteur les banques participeront-elles à ce sauvetage ?
Second point, justement, les banques. Ont-elles assez de fonds propres, ou doivent-elles monter en puissance, comme le suggérait à la fin de l’été la nouvelle directrice générale du FMI, Christine Lagarde, faisant - dans un premier temps - hurler Paris et ses banquiers. Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo Securities, analyse : "il y a désormais un accord des Européens sur le fait que le système bancaire a besoin de fonds propres additionnels du fait de son exposition au risque souverain" (cliquer ici pour lire son analyse complète). A Bruxelles, on parle aussi d’accélérer le calendrier des accords de Bâle 3, qui prévoyait une augmentation des fameux fonds propres. Pour l’heure les négociations se focalisent sur une fourchette supérieure à 6 et inférieure à 10.
Transformer le FESF en banque ? Pour Berlin, c'est "nein"
Dernier, et plus gros point noir entre Paris et Berlin, le Fonds européen de stabilité financière, FESF. L’accord du 21 juillet avait prévu que le montant de ce fonds augmente (il atteindra 440 milliards d’euro) et que son rôle soit accru, pour qu’il serve notamment à prévenir de nouvelles crises de confiance chez des membres de l’eurozone. Le torchon brûle entre la France et l’Allemagne sur les moyens d’augmenter sa puissante de feu, ce qu’on appelle l’effet de levier. Dans l’Hexagone, on aimerait en faire une banque, ce que refusent absolument la BCE et nos voisins Outre Rhin. Eux souhaitent que le fonds fonctionne comme une assurance… Ce que Bruno Cavalier appelle "un rehausseur de crédit : c’est l’option très en vogue depuis quelques jours : le FESF assurerait, pour un certain pourcentage de perte, les investisseurs qui souscriraient aux nouvelles émissions de titres publics".
Mettre un terme à la cacophonie
En ce début de week-end, deux constats unissent les protagonistes de la zone euro, Paris et Berlin notamment. Premier constat, souligné par un diplomate français : "en aucun cas les décisions qui seront prises ne doivent conduire à repasser devant les Parlements. On a frisé la catastrophe avec la ratification de l’accord du 21 juillet, et le suspens slovaque. Ne recommençons pas !".
Deuxième constat : que s’arrête la cacophonie européenne. Il s’agit de ne pas se soumettre à cette tyrannie des marchés que les bisbilles européennes attisent. Il s’agit, aussi, de ne pas se faire, une fois encore, tancer par les Américains, comme ce fut le cas avec Timothy Geithner il y a quelques semaines à Marseille. Dernier souhait, émis par la Commission européenne, celui-là : cesser de traiter les problèmes un à un, comme cela a été fait depuis mai 2010 : après la Grèce, l’Irlande, puis le Portugal, puis le FESF, puis encore la Grèce. "Il est temps que les Européens mettent tous les thèmes sur la table", s’exclame un responsable de Bruxelles. "Le moment est décisif", s’est exclamée à plusieurs reprises Angela Merkel. Décisif pour l’Euro et l’Europe. Sans compter que le règlement du problème du Vieux continent n’est qu’un préalable. D’autres thèmes cruciaux seront au menu à Cannes au sommet du G20, le 3 novembre prochain.

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