TOUT EST DIT

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dimanche 23 octobre 2011

Panne française

Le moteur franco-allemand de l’Europe a-t-il été relancé hier ? À très petite vitesse, en cahotant, en fonctionnant sur le seul cylindre allemand entraînant le français en roue libre…


C’est la première leçon à tirer des conclaves européens débutés vendredi avec la réunion des ministres des Finances pour enfin donner une réponse à la crise de l’euro, peut-être mercredi. Car le plan français consistant à étoffer le Fonds de sauvegarde FESF jusqu’à 2000 milliards d’euros (au lieu de 440), à le transformer en « banque » pour emprunter auprès de la BCE de Francfort, a été abandonné. Il se heurtait surtout à Angela Merkel au nom du respect des traités et par doctrine monétariste. Également pour des raisons politiques. On semble vouloir ignorer à Paris que l’Allemagne est une démocratie parlementaire avec de forts tiraillements au sein de sa majorité gouvernementale. Conforté par les arrêts de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, le Bundestag ne veut pas être une chambre d’enregistrement : la chancelière n’a pas mandat pour aller au-delà de ce que les députés ont voté fin septembre pour le FESF.


Reste sur la table la proposition de Berlin qui ferait de ce FESF une assurance garantissant les emprunts jusqu’à concurrence des 440 milliards, non plus à 100 %, plutôt à 20 % ou 30 %. La « couverture » du FESF serait élargie… et trouée à force d’être tirée : par exemple, au lieu de 100 milliards entièrement garantis, le Fonds cautionnerait 300 milliards à 30 %. Certainement insuffisant.


Pour la France qui espérait un FESF « bancaire » et ne plus avoir à s’adresser aux marchés au risque de perdre son triple « A » par surendettement, le coup est rude. Certes, l’officielle bonne entente franco-allemande obligeant, le choc va être amorti sous un emballage de compromis que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel devaient élaborer hier soir au cours d’un énième tête-à-tête. Mais une épée de Damoclès plane toujours sur la note française. Une menace d’autant plus grande que la recapitalisation des banques européennes avec 100 milliards (dont une dizaine pour les françaises) devrait tenir compte d’une décote à hauteur de 60 % de leurs engagements grecs. Les banques sauront-elles absorber cette recapitalisation ? Ou vont-elles de nouveau s’adresser à l’État ? Les renflouer avec de l’argent public, de surcroît emprunté, serait aussi désastreux en période électorale que la perte du triple « A ».


Enfin, il y a toujours la grande crise, celle de la zone euro. Jusqu’à présent, pas de miracle à Bruxelles !

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