TOUT EST DIT

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dimanche 23 octobre 2011

CRISE DE LA DETTE L’Europe à un moment crucial de son histoire

La crise de la dette pousse la zone Euro à se réinventer, bien au-delà de la simple union monétaire.?Mais ce processus la place devant des choix démocratiques fondamentaux auxquels tous les pays ne sont pas forcément prêts.

Une tradition des “petits pas” devenue insuffisante

Après la Seconde Guerre mondiale, les Européens ont volontairement décidé de mettre en commun certains des pouvoirs dévolus jusqu’à présent aux Etats-nations afin d’assurer paix et prospérité à leur continent. Ce processus contrôlé et à pas comptés est désormais battu en brèche par l’irruption des marchés financiers. Ceux-ci réclament une intégration plus ambitieuse et surtout plus rapide pour éviter, assurent-ils, la disparition pure et simple de la monnaie unique.

Un besoin urgent de gouvernance économique

Face à ce constat d’un manque de coordination budgétaire, deux sommets européens sont donc convoqués, aujourd’hui et mercredi. Le renforcement de la gouvernance de la zone Euro figure parmi les trois grands sujets à l’agenda des dirigeants européens. Il s’agit avant tout d’améliorer le pilotage en commun de la zone Euro, dont le pêché originel est l’absence de gouvernement économique, selon plusieurs économistes. Faute de cette indispensable coordination économique, les 17 pays de la zone naviguent aujourd’hui à vue, “en haute mer et ils n’ont pas d’autre option que de négocier maintenant les détails” de cette gouvernance économique, juge Jonathan Story, professeur à l’Insead, près de Paris.
La BCE, la France, et quelques autres pays, dont l’Allemagne qui s’est ralliée aux vues françaises, appellent de leurs vœux la création d’un gouvernement économique en Europe, ou à tout le moins la nomination d’un ministre des Finances ayant le pouvoir de s’imposer aux États membres.

La question brûlante de la solidarité financière

“La crise actuelle ne pourra pas être résolue sans une forme explicite et acceptée de fédéralisme budgétaire”, analyse Nicolas Veron de l’institut Bruegel, un centre d’analyse économique basé à Bruxelles. Pour lui, ce changement interviendra avec la même ampleur que celui amené par le traité de Maastricht, à l’origine de la naissance de l’euro. Mais revenir devant les électeurs, pour approuver un nouveau traité, n’est pas sans risque, comme le rappelle l’échec de 2005.
Ce besoin de changement pose surtout une question brûlante : “Partageons-nous le même destin au point d’accepter une véritable solidarité financière ?”, se demande ainsi le chercheur.
Une question essentielle, non seulement pour des pays sous perfusion des Européens comme la Grèce, l’Irlande ou le Portugal, mais aussi pour des pays comme l’Italie ou l’Espagne.
Mais quelle que soit l’issue des sommets organisés cette semaine, l’Europe commence un nouveau chapitre de son histoire.

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