TOUT EST DIT

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samedi 29 octobre 2011

Assise : vers la vérité et la paix

Une fois encore, comme il y a vingt-cinq ans, la plupart des religions du monde se sont rencontrées à Assise. Les musulmans et les bouddhistes étaient nombreux parmi les 300 délégués. Ils voisinaient avec les représentants des Églises d'Orient plongées dans la tourmente et victimes des divers affrontements qui ne cessent de bouleverser ces régions. Pour ceux qui venaient de ces pays tourmentés en recherche de nouveaux équilibres, la paix avait un sens, à commencer par la paix entre les religions.

Celles-ci sont souvent accusées d'être des causes de violence, « mais ce n'est pas cela la vraie nature de la religion, c'est au contraire son travestissement ! », s'est exclamé le Pape. Benoît XVI, à cette occasion, a reconnu comme son prédécesseur, Jean-Paul II, que dans l'Histoire, on a eu recours à la violence au nom de la foi chrétienne. Et le Pape se dit « plein de honte devant cette utilisation abusive de la foi chrétienne en évidente opposition avec sa vraie nature. »

Aujourd'hui, pour conjurer ces déviations, il importe que les religions, tout en s'approfondissant, puissent mieux se connaître pour mieux se comprendre. C'est, aux yeux du pape, « une tâche fondamentale du dialogue interreligieux ».

Dialoguer avec tous

Mais ce dialogue va au-delà des religions. Il s'adresse à tous les hommes, « il va donc y compris vers ceux qui, comme le dit Benoît XVI, ne peuvent croire ». C'est pourquoi, pour la première fois, il avait invité à Assise, parmi les religieux, quatre personnalités non-croyantes dont Madame Julia Kristeva, philosophe et psychanalyste franco-bulgare. Celle-ci estime que « l'humanisme sécularisé est l'héritier souvent inconscient de l'humanisme chrétien... l'ère du soupçon ne suffit plus face aux crises et aux menaces aggravées. Les Évangiles, le Coran, le Rig-Veda, le Tao nous habitent au présent pour que l'humanité puisse se développer et se refonder ; le moment est venu de reprendre les codes moraux construits au cours de l'Histoire sans les affaiblir, en les rénovant. »

C'est la nécessité du dialogue entre tous les hommes qui, une nouvelle fois, a été proclamée et vécue en cette journée à Assise. Ce dialogue repose sur l'ouverture à l'autre, la collaboration avec lui en vue du développement intégral et de la libération totale de l'homme. Il réclame un approfondissement et une compréhension des divers héritages religieux pour partager leurs richesses spirituelles et intellectuelles.

L'Église, au coeur du monde, a su ouvrir des portes pour accueillir et encourager ces chercheurs de vérité qui se veulent ensemble bâtisseurs de la paix.

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