TOUT EST DIT

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mercredi 9 mars 2011

Révolutions et contre-révolutions...

Les révolutions arabes se suivent et ne se ressemblent pas. Nous sommes entrés à la fois dans une phase de radicalisation et de « révolutions dans la révolution ». En Tunisie, les islamistes attendent des élections qu'ils espèrent gagner, tandis que les communistes de l'UGTT se radicalisent par peur de les perdre. Partout, les dictateurs préparent la contre-révolution. Kadhafi achète des milliers de mercenaires africains, distribue des billets aux civils et brandit la menace de la partition, dans ce pays de 1,8 millions de km2 qui était encore divisé en trois entités dans les années 1930. D'après Khattar Abou Diab, enseignant à Paris-XI, Kadhafi agite les épouvantails d'al-Qaida et de la partition ou de l'immigration illégale pour contraindre l'Occident à garder des liens avec son régime. En Syrie, les révoltes ont été étouffées dans l'œuf lorsque les blogueurs appelant à manifester ont été arrêtés grâce à leur adresse IP, comme en Iran. Le président Assad n'hésitera pas lui aussi à tuer des milliers de civils, comme en 1982, lorsque 20.000 opposants des Frères musulmans furent massacrés à Hama. En cas de guerre civile, le clan des Assad se repliera dans son fief alaouite. D'autres pays sont menacés de partition, comme le Yémen, qui risque d'être à nouveau coupé en deux, ou Barheïn, divisé entre le pouvoir sunnite et les masses chiites. Face au chaos qui s'installe, des Etats aussi différents qu'Israël, l'Iran, la Syrie, le Maroc ou l'Arabie saoudite ont intérêt au statu quo et organisent la contre-révolution. Conscient de la dimension « Web » des révolutions, le roi saoudien a même essayé d'acheter Facebook pour 150 milliards de dollars ! Sous pression saoudienne et américaine, la télévision arabe Al-Jazira, basée au Qatar, qui a joué un rôle aussi important que Facebook dans les révolutions, n'a curieusement pas relayé les manifestations dans les Emirats, en Arabie saoudite ou au Koweït. De même, le président américain Barack Obama n'a pas soutenu la révolte en Arabie saoudite, cette dictature islamiste qui demeure son grand allié pétrolier. Or les révolutions pacifiques se nourrissent de la médiatisation et des pressions internationales...

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