jeudi 10 mars 2011
Retour de flamme du Front national
Drôle d'ambiance. Quand un sondage plaçant Marine Le Pen devant Nicolas Sarkozy ou n'importe lequel des candidats socialistes au premier tour de la présidentielle devient un fait politico-médiatique majeur - et ce alors même qu'il est réalisé avec des méthodes contestées, qu'il est effectué quatorze mois avant l'élection et sans qu'aucun des candidats ne soit déclaré - c'est signe d'un certain malaise. Une fébrilité générale exagérée ? L'avenir le dira. On peut se pencher sur la technique et la fiabilité des sondages en ligne ou pointer l'écart si faible entre les trois candidats principaux qui fait que, statistiquement, chacun peut être placé en tête. Mais un problème, plus profond, demeure. Il est même double. Tout d'abord, en labourant consciemment les thèmes nationalistes de l'immigration, ou de « l'identité nationale », la majorité et l'Élysée ont clairement joué avec le feu et, indirectement, donné du crédit aux thèses d'une extrême droite déjà reliftée. Nicolas Sarkozy et ses conseillers, avec ce retour de la flamme du FN, en payent aujourd'hui les conséquences. Ensuite, même avec toutes les réserves, l'enquête Harris Interactive confirme la glissade du président, tout comme elle révèle aussi la faiblesse de ses challengers socialistes. Signe qu'il est temps de refaire de la politique, la vraie, celle qui s'attache aux problèmes de la cité et de ses citoyens. Avec des propositions crédibles. D'ici une dizaine de jours, le premier tour des cantonales aura, lui, valeur de sondage d'une tout autre ampleur.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire