TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 9 mars 2011

La fiscalité malade de la politique

La Cour des comptes a rendu son rapport sur la comparaison des fiscalités française et allemande. Ce n'était pas une mauvaise idée du président d'aborder ainsi de l'extérieur un sujet miné, de l'intérieur, par les faiblesses des pouvoirs politiques. Mais puisqu'en cette matière les Français ne comprennent pas le français, autant essayer de leur parler allemand.

Qu'on en juge : d'abord l'ISF (supprimé en Allemagne) n'est qu'anecdotique financièrement mais empoisonne nos gouvernements et nos débats. Sa seule raison d'être est d'apaiser le ressentiment national, mal dirigé, contre « les riches ». D'ailleurs, et contrairement aux idées reçues, la France impose plus le patrimoine que l'Allemagne, principalement à travers des taxes foncières trois fois plus lourdes que chez nos voisins, et perçues par les collectivités locales. Quant au reste, la comparaison trahit selon des modalités diverses les petites démissions inscrites dans des exceptions aux règles générales. Si le revenu est un peu moins imposé en France, c'est en partie du fait d'un taux maximal moins élevé, mais surtout à cause de la somme des exonérations. S'il manque aux recettes publiques presque l'équivalent du déficit budgétaire, c'est aux multiples niches fiscales qu'on le doit. Si les taux réduits de la TVA n'étaient pas de 5,5 mais de 7 (comme chez nos voisins), et s'ils n'avaient pas été si généreusement distribués, ce sont de 15 à 25 milliards qui rentreraient dans les caisses. Si enfin la politique familiale n'était pas principalement financée par des impôts sur les entreprises, les charges de celles-ci seraient allégées de 26 milliards...

En somme, tout irait mieux si notre fiscalité était plus simple, c'est-à-dire débarrassée de ses exceptions. Or c'est le jeu politique qui depuis des décennies l'a ainsi dénaturée, par faiblesse. C'est lui qui dissuade aujourd'hui de la simplifier, par prudence. Bon courage à tous ; et il en faut.

0 commentaires: