mercredi 5 janvier 2011
Universités : la dure loi de l'autonomie
Comment dépenser 20 milliards d'euros ? C'est à peu près la part destinée à l'enseignement supérieur et à la recherche dans la cagnotte du grand emprunt. Les convoitises qu'elle suscite sont avivées par le fait que près de neuf universités sur dix sont désormais autonomes, donc responsables de leurs budgets. Faut-il opter pour la sélectivité ou pour l'égalité ? La logique du grand emprunt rejoint celle de la création des pôles d'excellence : elle consiste à concentrer les moyens supplémentaires sur les sites les plus prometteurs. Cette perspective inquiète et mobilise les syndicats de l'enseignement supérieur : ils réclament que la manne soit utilisée pour le « financement récurrent » de l'ensemble du système. Dans un souci d'apaisement, Nicolas Sarkozy vient d'affirmer devant les présidents d'université que « l'excellence se trouve partout » : si cette formule optimiste, mais fallacieuse, se traduit par un saupoudrage des moyens, le grand emprunt aura manqué son but.
On peut rapprocher cette fronde de celle qui agite les présidents des instituts universitaires de technologie (IUT) : là aussi, il s'agit d'un affrontement de principe entre autonomie et « règle générale ». Les IUT - excellentes passerelles pour l'emploi -sont rattachés aux universités, mais chacun d'eux, jusqu'ici, gérait son budget et choisissait ses orientations, dans le cadre d'un programme national fixant certaines normes pédagogiques. Or, désormais, ce sont les universités autonomes qui répartiront les ressources entre leurs composantes, dont les IUT. Ces derniers craignent d'être les victimes du changement, nombre d'universités préférant favoriser les activités « haut de gamme », les plus valorisantes pour leur image. Ils réclament donc le maintien de leur statut. Leur cause est très défendable, compte tenu de leur réussite. Mais est-il concevable d'amputer une autonomie que les universités viennent à peine d'acquérir ? La concurrence à laquelle elles sont confrontées attise par contrecoup une concurrence interne : le confort y perd, l'efficacité y gagne - du moins peut-on l'espérer.
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3 commentaires:
cet artcile n'est pas de vous.
Et vous êtes obligé de le mentionner non ?
de qui est-il alors ?
on veut la source please
Anonymes et courageux, cet article est d'un dénommé
Favilla, du Monde.
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