mercredi 5 janvier 2011
L'immobilier sans thermomètre
Il y a un mois, c'étaient les notaires. Hier, le réseau Century 21. Demain, ce seront les agents immobiliers de la Fnaim qui publieront leur estimation de l'évolution des prix de l'immobilier dans le pays. La noria des indicateurs en tout genre sur les variations du prix du mètre carré ne s'arrête jamais. Désormais, chaque acteur du secteur ou presque y va de son baromètre-maison. A tel point qu'au secrétariat d'Etat au Logement on avoue avoir renoncé à les dénombrer !
Le résultat d'une telle cacophonie est dévastateur. D'abord, l'effet de répétition des statistiques publiées à jet continu a tendance à accentuer l'évolution en cours, c'est-à-dire la hausse des prix. Ce qui, il est vrai, n'est pas forcément pour déplaire à tous les professionnels. Surtout, pour les particuliers qui s'intéressent à l'immobilier - et avec la crise financière leur nombre n'a cessé de croître -, elle rend le marché encore plus opaque. Deux études publiées à la rentrée donnaient ainsi pour un même quartier de Parisdes prix au mètre carré divergents de 1.500 euros ! Il faut dire que tous les baromètres ne sont pas établis avec la même rigueur, loin de là, et que certains n'hésitent pas à jouer sur la période étudiée pour forcer le trait.
Afin d'obtenir des données fiables, il est devenu urgent de donner un coup de pied dans cette fourmilière. Le secrétaire d'Etat au Logement s'y est attelé. Mais le chantier, lancé en août 2009, tarde à aboutir. Jusqu'ici son seul résultat concret aura été de convaincre les notaires de ne plus communiquer sur les ventes conclues, ce qui donnait une photo du marché vieille de six mois, mais sur les promesses d'achat. C'est un progrès sensible, mais encore insuffisant.
Il faut aller plus loin. L'idéal serait évidemment de créer un indicateur unique. Une sorte d'argus de l'immobilier établi de manière indépendante. Mais une telle solution a peu de chances d'être adoptée. Elle priverait les réseaux d'agents immobiliers d'un atout commercial sans équivalent. On s'achemine donc vers un compromis dans lequel l'Etat labelliserait les indicateurs les plus vertueux. Une issue acceptable, à condition toutefois que les critères de sélection soient suffisamment stricts.
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