TOUT EST DIT

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mercredi 5 janvier 2011

La TVA, un impôt d'avenir


Voilà un impôt à la mode ! Depuis hier, les Anglais paient davantage de TVA que les Français. Le gouvernement de David Cameron a relevé son taux de 17,5 % à 20 %, contre 19,6 % en France. Hier encore, le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a évoqué un relèvement de la taxe sur la valeur ajoutée, actuellement de 5 %. Samedi, le Portugal, la Slovaquie et la Lettonie ont augmenté leurs taux. L'an dernier, la Grèce, la Roumanie, l'Espagne, l'Islande avaient fait de même. La Lituanie aussi, dès 2008. Et l'Irlande a annoncé un relèvement dans deux ans.


Cette épidémie a une explication évidente : il faut faire rentrer de l'argent dans les caisses pour combler les béances budgétaires creusées par la crise financière. La TVA est un impôt facile à augmenter qui rapporte gros. Le chancelier britannique a justifié son choix en expliquant que c'est « la hausse d'impôt la moins nuisible ». Surtout que la rudesse des temps limite les ardeurs inflationnistes des commerçants, qui pourraient répercuter seulement une partie de la hausse sur leurs prix.


Il y a toutefois une anomalie dans cette épidémie de TVA : elle s'est arrêtée aux frontières de l'Hexagone, comme un vulgaire nuage de Tchernobyl. Les caisses de l'Etat sont, là aussi, vides. Mais il est vrai que le simple fait d'évoquer une hausse de TVA peut coûter cher aux élections. Le Premier ministre japonais en aurait perdu sa majorité au Sénat l'an dernier. Et l'UMP y aurait laissé une vingtaine de sièges aux élections législatives de 2007. C'est pourquoi la hausse ne franchira sans doute pas les frontières avant le second semestre 2012. Après, ce sera un choix tentant. D'autant plus qu'elle est sous-développée chez nous. Elle constitue moins de 17 % des prélèvements fiscaux et sociaux contre 20 % en moyenne dans les pays développés. Dans l'Union européenne, treize pays ont un taux de TVA plus fort qu'en France alors qu'un seul (le Danemark) aura cette année des dépenses publiques plus lourdes. Et la TVA est chez nous pleine de trous. Selon les calculs de l'OCDE, elle rapporte seulement la moitié de ce qu'elle produirait si toute la consommation était taxée au taux normal, l'un des taux d'évaporation les plus élevés parmi les pays riches. Nous ne devrions donc pas échapper à une hausse de TVA. Ce qui suppose toutefois que les impôts progressifs soient aussi relevés, pour des raisons de justice sociale. Et que les hausses pratiquées ailleurs ne débouchent pas sur une catastrophe.

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