TOUT EST DIT

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dimanche 12 décembre 2010

Plus petit dénominateur commun

Tout ce qui touche au climat entraîne les commentaires les plus excessifs. C’est le cas en France, avec les propos souvent provocateurs de Claude Allègre, lui-même attaqué à la mitrailleuse lourde, et parfois sans arguments sérieux, par ceux qui partagent les analyses du Giec*. C’est le cas à l’Onu, où la conférence de Copenhague, en décembre 2009, a été considérée comme un immense échec, alors que celle de Cancun, qui vient de s’achever, est unanimement jugée comme une grande réussite. Que de superlatifs ont accompagné l’accord trouvé hier, alors que la réalité est bien plus contrastée !

Il convient d’abord de rendre justice à Copenhague, puisque l’un des points majeurs de Cancun consiste à mettre en musique l’accord signé l’année dernière (tiens, tiens, il y avait donc un accord), pour limiter à deux degrés la hausse des températures moyennes par rapport au début du XIX e siècle. Le succès de Cancun, en revanche, doit être tempéré (si l’on peut dire), car le texte adopté hier établit un catalogue de bonnes intentions sans les financer. Sur les fatidiques deux degrés, l’accord prévoit, par exemple, que « les parties doivent agir de manière urgente pour atteindre cet objectif à long terme. » Une candidate à l’élection de Miss France n’aurait pas exprimé une opinion plus générale.

Cancun élude par ailleurs la reconduction du Protocole de Kyoto, ménageant la chèvre américaine, qui n’a jamais ratifié cette charte contraignante, et le chou européen. Même esquive concernant la déforestation : le texte ne fait pas entrer, comme le souhaitaient les Américains, les forêts tropicales dans le marché du carbone, qui n’est autre qu’une bourse aux permis de polluer. Mais il ne ferme pas la porte à cette entrée.

Nous n’ironiserons donc pas sur les 130 chefs d’État et de gouvernement qui auraient échoué en 2009 à Copenhague, alors que leurs subordonnés rassemblés à Cancun auraient trouvé LA solution pour l’avenir de la planète. Les ambitions des deux sommets n’avaient rien de commun. Copenhague voulait franchir un pas de géant contre le réchauffement climatique. Ce pas de géant ayant rapetissé à l’issue de la conférence, on revient à une politique plus réaliste, sur la base du plus petit dénominateur commun.

*Groupement intergouvernemental d’experts sur le climat.

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