En 1988, elle était devenue la deuxième femme élue à l’Académie française, après Marguerite Yourcenar. Elle était aussi l’une des rares femmes Grand-Croix de la Légion d’honneur.
L’académicienne s’est éteinte samedi à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Son éditeur et ami Bernard de Fallois a précisé que « depuis longtemps, elle était très malade, mais pour tous ses amis, c’est quand même un très grand choc ».
« C’est une perte pour notre pays, a réagi sur France Info Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française. C’est une femme qui a porté toute sa vie la langue et la culture grecques, parce qu’elle considérait […] que c’était une éducation […] à la compréhension de la liberté de l’individu, de l’attachement à la démocratie. »
Membre correspondant étranger de l’Académie d’Athènes, elle avait obtenu la nationalité grecque en 1995 et avait été nommée ambassadrice de l’hellénisme en 2000. À Athènes, le ministère grec de la Culture a d’ailleurs parlé de « deuil de la Grèce », évoquant « une alliée rare […] et combative » du pays.
Le président Nicolas Sarkozy a salué sa mémoire, jugeant qu’avec elle, s’éteint « une grande humaniste dont la parole nous manquera ».
« Jacqueline de Romilly a contribué autant à l’édification intellectuelle des jeunes générations, à l’instruction du grand public par ses nombreux ouvrages, qu’à la libération de la femme par l’exemple qu’elle a donné de sa propre élévation », souligne l’Élysée dans un communiqué.
Le Premier ministre François Fillon a salué « une grande dame des lettres et de la culture ».
Avec Jacqueline de Romilly « disparaît l’un des très grands esprits de notre temps, a estimé le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. Sa science du passé en faisait une femme éminemment actuelle ».
Elle « n’a eu de cesse tout au long de sa vie de révéler à nos contemporains l’infinie richesse des humanités », a relevé le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel. « Son héritage, nous devons le servir », a affirmé Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche.
« Une autorité naturelle » Martine Aubry, première secrétaire du Parti Socialiste, a salué « la mémoire de la femme élève de la rue d’Ulm dans les années 1930, où les femmes y étaient rares… Jacqueline de Romilly restera pour beaucoup de femmes un symbole ».
Pour le président du MoDem, François Bayrou, agrégé de lettres classiques, elle « était un phare, à la fois par l’immense culture, la volonté de se battre sans cesse pour défendre les bases de cette culture à laquelle elle croyait […], et aussi une infatigable volonté d’être présente par l’écriture ».
« Elle désarmait par son espèce d’autorité naturelle. Elle avait ce mélange de simplicité, de sérieux et de gaîté des grands professeurs », a confié Bernard de Fallois.
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