Au lendemain des accusations d'exactions «massives» portées par l'ONU contre son camp, le président sortant s'est vu imposer des sanctions par l'Union européenne. Le Conseil de sécurité de l'Onu doit étudier ce lundi la prolongation de sa mission en Côte d'Ivoire.
Dimanche, Navi Pillay avait affirmé dans un communiqué écrit depuis Genève que les violences contre des partisans du rival de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, avaient fait «ces trois derniers jours plus de 50 morts». Elle avait aussi dénoncé des «violations massives des droits de l'Homme», évoquant en particulier des enlèvements commis de nuit par des «individus armés non identifiés en tenue militaire», accompagnés par des soldats des FDS et des miliciens fidèles à Laurent Gbagbo.
Lundi, le chef de l'Onuci, l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire, a surenchéri en dénonçant l'accroissement des «actes hostiles» commis depuis le 15 décembre «par le camp du président Gbagbo à l'endroit de la communauté internationale, y compris le corps diplomatique». Il a affirmé que depuis samedi, le camp Gbagbo avait «commencé à envoyer des jeunes gens armés aux domiciles des personnels des Nations unies pour demander la date de leur départ ou pour y effectuer des fouilles sous prétexte de chercher des armes». «Ces visites ont surtout lieu la nuit», a-t-il précisé.
Gbagbo et ses proches interdits de voyager
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir ce lundi pour étudier la prolongation de sa mission en Côte d'Ivoire au-delà du 31 décembre. A Laurent Gbagbo qui a exigé le départ «immédiat» des Casques bleus, Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, a opposé une fin de non-recevoir et mis en garde le président sortant des «conséquences» que pourraient avoir des attaques contre l'Onuci.En tout état de cause, lundi matin, un photographe de l'AFP a vu trois personnes venir se faire soigne au siège de l'Onuci. Ces dernièrers ont affirmé avoir été blessés pendant la nuit dans des quartiers d'Abidjan.
Résultat des courses, l'Union européenne est passé aux sanctions lundi. A l'issue d'une réunion d'experts, Bruxelles a interdit à Laurent Gbagbo et à 18 de ses proches, dont son épouse, de voyager sur son territoire. Cette décision doit être confirmée par écrit d'ici mercredi par les Etats membres de l'UE pour pouvoir entrer en vigueur.
Par la voix du président Nicolas Sarkozy, la France, ancienne puissance coloniale en Côte d'Ivoire, avait pourtant lancé vendredi un ultimatum à Gbagbo, l'enjoignant à quitter le pouvoir d'ici dimanche soir sous peine d'être frappé par de telles sanctions. Pour le chef d'Etat français, «ce qui se passe en Côte d'Ivoire est parfaitement inadmissible».
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