TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 11 décembre 2010

À Fribourg, Merkel et Sarkozy s’engagent à défendre ensemble l’euro

À une semaine du Conseil européen de Bruxelles, qualifié de crucial, la chancelière allemande et le président français ont affiché hier leur unité face à la crise monétaire qui secoue l’Union.

« Si l’euro échoue, c’est l’Europe qui échoue », a averti Angela Merkel. « Nous ferons ce qu’il faut pour défendre l’euro », a renchéri Nicolas Sarkozy, hier lors de la conférence de presse commune au Théâtre de Fribourg, à l’issue du treizième Conseil des ministres franco-allemand. Ce sommet a été consacré en grande partie à la préparation du prochain Conseil européen à Bruxelles, qui devrait approuver la création, d’ici 2013, d’un fonds de soutien permanent en cas de crise dans un pays de la zone euro.
« Nous devons entériner ce mécanisme de crise et changer le traité », a déclaré Mme Merkel. Un avis partagé par M. Sarkozy, selon qui « l’euro est une partie non négociable de l’avenir de l’Europe ».
Le dispositif temporaire adopté au printemps dernier porte sur un montant global de 750 milliards d’euros de prêts ou garanties pour des prêts, dont 440 milliards proviennent des pays de la zone euro, notamment de l’Allemagne et de la France, les deux principaux contributeurs. Le Fonds monétaire international (FMI) y contribue à hauteur de 250 milliards d’euros, le reste étant versé par l’Union européenne.
Deux symboles de l’union
Parmi les réformes structurelles jugées indispensables, le tandem franco-allemand a notamment évoqué la convergence fiscale entre les deux pays. « Nous devons montrer le bon exemple », a indiqué Mme Merkel. Pour M. Sarkozy, cette convergence devrait constituer « le prélude de la nécessaire convergence économique dans l’ensemble de l’Union européenne ».
Paris et Berlin rejettent l’émission d’emprunts européens prônée par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des Finances de l’Eurogroupe. « Le partage des taux d’intérêt et des risques ne nous aiderait pas structurellement », a répondu la chancelière, interrogée sur cette question. « Je ne suis pas persuadé que les Français et les Allemands seraient très heureux que nous acceptions de mutualiser la dette de toute l’Europe, alors même qu’il n’y a pas assez d’harmonisation », a déclaré de son côté le président français.
Deux événements « hautement symboliques », selon Mme Merkel, se sont déroulés hier en marge de cette rencontre au sommet : l’installation d’une unité de combat de l’armée allemande en France (« Une idée de Nicolas Sarkozy ») et la mise en service d’un nouveau pont ferroviaire entre Strasbourg et Kehl (voir ci-dessous).
Pour M. Sarkozy l’arrivée de soldats allemands sur le territoire français dans un cadre de paix constitue un « nouveau signal de la profondeur de notre amitié, enracinée de manière définitive ».
Le sommet de Fribourg a été marqué par un déploiement sans précédent des forces de l’ordre dans la capitale de la Forêt-Noire. Plus de 1 000 policiers ont été mobilisés pour boucler le centre-ville et empêcher les manifestants de s’approcher des deux dirigeants. Seuls 300 Fribourgeois ont été autorisés à se rendre sur la place de la cathédrale.
« Attaque » au pistolet… à eau
À l’issue de la visite de la cathédrale, seul édifice demeuré miraculeusement intact lors d’un bombardement des Alliés, le 27 novembre 1944, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont pris un bain de foule, au cours duquel ils ont été hués par une poignée de militants antinucléaires et anticapitalistes. Un manifestant armé d’un pistolet à eau a réussi à envoyer un jet d’eau en direction des deux dirigeants, à la grande stupéfaction des gardes du corps du président français, qui n’avaient jamais fait l’objet d’une telle « attaque ».


0 commentaires: