TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 11 décembre 2010

à Oslo, la chaise vide et les ombres

Il n'y avait pas qu'une chaise vide à Oslo pour recevoir le prix Nobel de la paix. Étaient présents aussi, en grand nombre, les ombres de ceux qui perdirent la vie, en juin 1989, sur la place Tian'anmen.

Il y avait là aussi, sans doute, dans ce nombre, cet homme seul, fragile face à un tank dont il faisait obstinément dévier la trajectoire. On se rappelle l'extraordinaire photographie qui a inscrit dans l'histoire l'immense courage d'un inconnu.

Parce que Liu Xiaobo avait dédié son prix à ses amis assassinés sur la plus célèbre place de Pékin, la chaise vide devenait ainsi le symbole le plus puissant de cette résistance des démocrates chinois.

Ce vide suggère l'immense attente, la profonde aspiration à la liberté de millions et de millions d'hommes et de femmes de ce peuple.

Ce Nobel honore la Chine

Cette évocation de Tian'anmen flétrit de fait la lâcheté des nations qui n'ont pas osé venir à Oslo pour la remise du prix. Elles ont préféré plier devant la menace chinoise pour sauvegarder des intérêts souvent simplement économiques.

Mais ce n'est pas en se résignant aux oukases du gouvernement chinois que l'on pourra espérer, un jour, parler avec la Chine en démocrate, en homme libre. Au contraire, ceux-là qui montrent leur servilité ne rendent pas service à la Chine, ils la confortent dans son raidissement, dans un isolement mental qui ne pourra durer, à l'époque de la mondialisation. À moins que cette puissance extraordinaire et si riche de diversité et de potentialité ne se veuille, demain, comme de plus en plus totalitaire... Le gouvernement chinois, par son attitude, aujourd'hui, dans l'affaire du Nobel et, hier, dans celle du dalaï-lama, commence à nous faire redouter cela.

Les gouvernants chinois n'ont pas compris que le Nobel honorait la Chine et tous les Chinois. Ils se seraient grandis en reconnaissant cela. Nous sommes déçus mais, malgré tout, quand on aime la Chine et qu'on l'admire, on n'en restera pas là. On continuera à refuser ce genre de menace et à croire à la liberté pour elle, pour les Chinois, et puis, un jour, à la démocratie pour cette grande et noble nation.

0 commentaires: