TOUT EST DIT

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mardi 28 décembre 2010

Belfort, huit heures d’arrêt !

En avril 2008, un Eurostar avait rallié Londres à Paris avec dix heures de retard. Le train couchettes de dimanche soir, entre l’Alsace et le Midi, a pulvérisé ce record. 26 heures après l’horaire où ils auraient dû quitter Strasbourg, les voyageurs n’étaient toujours pas arrivés, hier soir, à Nice ou à Port Bou, leur destination ! La SNCF admettait, dans l’après-midi, plus de douze heures de retard. D’après nos calculs, on dépassera les quinze : confirmation demain, ce journal étant mis sous presse avant la fin du calvaire.

Il est trop facile, comme le fait la SNCF, d’invoquer une « succession exceptionnelle d’incidents » pour minimiser les désagréments d’un service qui ramène la compagnie au temps de la vapeur et de la troisième classe. Car si la liste des défaillances est hallucinante, la fatalité n’y est pas pour grand-chose. Le train, d’abord, est parti de Strasbourg avec plus d’une heure de retard. Au nom de quoi ? Mystère. Il est ensuite resté en déshérence à Belfort pendant huit heures, non parce qu’il faisait trop froid, mais parce qu’il… n’y avait pas de conducteur. Puis, il a été victime, à Montbéliard, de la panne d’un autorail qui roulait devant lui. Et en Bourgogne, c’est sa locomotive qui est tombée en rade. De la gestion imprévoyante des ressources humaines à la mauvaise qualité du matériel, en passant par un service minimum rendu à la clientèle – 300 plateaux repas en gare de Besançon alors qu’il y avait 600 personnes dans les wagons ! – ce train fantôme est un concentré de tout ce qui ne va pas à la SNCF et, plus largement, dans la société actuelle.

Faut-il s’en étonner ? Pas vraiment ! La brillante vitrine technologique du rail français, avec les 320 km/h du TGV, masque de grandes lacunes. Les trains de nuit, notamment, sont les parents pauvres du service public. Premiers annulés en cas de grève ou de problèmes techniques (combien de suppressions, en 2010, sur le trajet Strasbourg – Port Bou/Nice ?), régulièrement en retard, vétustes et d’une exaspérante lenteur, ils ressemblent à des contre-publicités pour le rail. Et pourtant, ils sont honnêtement remplis, car ils correspondent à un besoin. Que la SNCF fasse un geste commercial en direction des sinistrés d’hier est la moindre des choses. Mais la vraie réponse à ce lamentable périple serait d’investir en moyens humains et matériels pour améliorer le service. On peut rêver.

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