TOUT EST DIT

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mercredi 3 novembre 2010

Critique pour l'auto

La prime à la casse avait mis un tigre dans le moteur de l'industrie automobile, sa suppression en sifflet lui coupe ses élans. Fini le bel enthousiasme présidentiel et celui des constructeurs sur les stands du Salon de l'auto, le marché s'enfonce dans une déprime qui inquiète. On subodorait depuis les déclarations du ministre Estrosi, d'ordinaire peu enclin à l'autocritique, que la situation n'était pas reluisante. D'autant que ses prévisions avaient été précédées d'une circulaire demandant aux préfets d'être attentifs aux risques de difficultés pour les sous-traitants. Mais, au-delà de l'analyse conjoncturelle, le plongeon des ventes fait craindre une nouvelle vague de destructions d'emplois dans cette filière baromètre de notre industrie.

Le plan d'aide de l'État aux constructeurs, début 2009, n'a donc pas suffi. Aussitôt annoncé le rabotage de la prime à la casse, le marché s'est contracté et les pouvoirs publics s'attendent à de gros dégâts qu'ils anticipent avec une relance du soutien au secteur et notamment aux équipementiers. Sans doute parce que les acheteurs, ne voyant pas le bout de la crise, sont désormais dans l'épargne de précaution, la fin de l'incitation gouvernementale s'est aussitôt fait sentir sur le volume de ventes.

Une fois encore, la preuve est faite que les incitations économiques sont porteuses d'illusion et d'effets négatifs. Qu'elles soient de Robien, Scellier ou à la casse, elles ne génèrent qu'une activité artificielle qui du jour au lendemain s'arrête avec leurs carottes. Elles coûtent sans rapporter et ne font que gonfler artificiellement notre pouvoir d'achat en nous entraînant dans un surendettement pervers, lui aussi objet des attentions de Mme Lagarde.

Les éclats trop sonores de M. Estrosi contre Molex ne sont, comme la prime à la casse, que l'anticipation d'un recul qui depuis longtemps clignote dans les tableaux de bord. Nos régions savent bien, pour l'avoir appris de crises en plans sociaux depuis la fin de Ducellier, que les structures de l'industrie automobile ne se résument pas à des aides ponctuelles et que la seule vraie relance sera celle qui s'appuiera sur la production industrielle plus que sur la gestion financière de l'économie.

DANIEL RUIZ

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