Pour faire face à l'encadrement des bonus, les banques mettent en place de nouveaux éléments de rémunérations : rachats des parts différées ou augmentations de salaire fixe sont fréquents.
Le propre d'une règle est d'être enfreinte. À dix jours du G20 de Séoul et un an après le sommet historique de Pittsburgh, le premier bilan sur les rémunérations dans la finance est mi figue mi raisin. D'abord parce qu'après un millésime 2009 exceptionnel, les bonus touchés début 2010 ont été juteux. Certes, les banques ont généralement fait des efforts en termes de rémunérations. Toutefois, les excès persistent pour les meilleurs traders et banquiers.
"Globalement, les bonus sont en baisse d'environ 30 % mais pour des recrutements ciblés sur des métiers en croissance, les banques continuent à proposer des rémunérations attractives", explique Tania Petersen, du cabinet de recrutement CTPartners. Les établissements les plus agressifs sont les challengers ou ceux qui tentent de s'imposer parmi l'élite. Les noms de Royal Bank of Scotand, Nomura, Barclays, Lloyds, parfois Credit Suisse ou UBS reviennent le plus souvent. Les banques françaises, de leur côté, semblent s'être assagies pour le moment (voir encadré).
retour du "welcome bonus".
Les profils recherchés sont ceux de responsables de produits structurés, des ventes, des spécialistes des matières premières ou des pays émergents en Asie.
Pour décrocher ces talents, les banques sont prêtes à courber l'échine pour répondre à leurs demandes. Face aux règles du G20 qui interdisent notamment les bonus garantis au-delà d'un an, elles utilisent de nouvelles astuces. « En valeur absolue, les meilleures rémunérations ne baissent pas, mais leur composition a beaucoup changé », souligne Marie Clark, du cabinet Vendôme Associés.
Puisque les régulateurs ont fortement encadré les bonus, les banques ont compensé sur d'autres éléments. De nouveau à la mode, le « welcome bonus », ou bonus de bienvenue, peut atteindre une année de rémunération pour attirer les traders. Mais l'arme la plus efficace devient le rachat de bonus différés. Depuis deux ans, les banques ont accentué le versement des parts variables sur trois ans. Lorsqu'elles embauchent, elles peuvent alors racheter les bonus différés des nouvelles recrues afin qu'elles ne perdent pas leurs primes passées. À la différence près que c'est le nouvel employeur qui prend en charge le coût du bonus qu'aurait dû payer l'ancienne banque. Autre avantage, ces rachats peuvent être payés en cash alors que tout ou partie des bonus différés est normalement versé en actions.
Dernier outil de rémunération massive, les salaires. Honnis par les banques car ils étaient considérés comme des coûts récurrents, ils pèsent de nouveau dans les offres des banques. Pour pallier la baisse des bonus, la plupart des établissements financiers, notamment ceux aidés par les états ont considérablement augmenté les salaires fixes. De Royal Bank of Scotland à Morgan Stanley en passant Merrill Lynch ou UBS, les bases de rémunération ont bondi de 30 % pour les juniors et jusqu'à 100 % pour les plus gradés. Même les banques françaises, plutôt modérées sur les bonus, s'y sont pliées pour quelques cas. "Une partie des bonus a été réintégrée dans les salaires fixes", ajoute Marie Clark. De fait, les banques ont ressuscité les bonus garantis sous une autre forme.
lundi 1 novembre 2010
Bonus : comment les banques contournent les règles imposées par les Etats
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