TOUT EST DIT

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lundi 1 novembre 2010

Souvenir et espérance

« Nous ne savons rien de l'avenir. Sauf une chose : nous mourrons tous », écrit Jean d'Ormesson dans son dernier livre, véritable méditation à travers le temps sur notre destin (1).

En ces jours de Toussaint, l'éternelle interrogation se présente de nouveau à nous : d'où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Que sont devenus les êtres chers qui nous ont quittés ? Sont-ils retournés au néant ? Et alors quelle signification a notre vie ?

Aujourd'hui, 1er novembre, jour des Morts pour les non-croyants, fête de tous les saints pour les chrétiens, notre commémoration nous met en présence de notre propre mort. Cette mort souvent escamotée dans nos sociétés et pourtant rendue si présente par tous les médias qui évoquent instantanément tant de drames mortels à travers le monde : guerres, attentats, catastrophes naturelles, accidents multipliés par la mécanisation de nos sociétés, une mort que l'on fuit, qui nous effraie.

Face au mystère

Pourtant Saint-Exupéry a écrit quelque part « les hommes ne craignent pas tant la mort que l'inconfort de mourir », c'est-à-dire les souffrances physiques, l'arrêt de fonctionnement du corps et celles psychologiques dues à la séparation radicale de ceux que l'on aime, au départ définitif de ce monde parfois cruel, difficile à vivre, mais si beau ! Si plein de vie, si plein d'allégresse du printemps et des jours heureux !

Les hommes de foi, quelle que soit leur religion, ont de la chance aux yeux de certains : ils pensent avoir une réponse à leur question « Où allons-nous ? ». Les athées se situent entre deux néants, celui d'avant la naissance et celui d'après la mort... Cependant, tous ont à affronter leur destin et doivent traverser l'ultime épreuve, cette porte de la mort que des milliards d'êtres humains ont franchie avant eux, sur une petite planète lancée dans un cosmos tourbillonnant qui nous paraît immuable et impassible.

« La plus belle expérience que nous puissions faire, disait Einstein, est celle du mystère », écrit Jean d'Ormesson. Hommes de foi ou athées sont toujours face au mystère et aussi emplis du souvenir, et, rappelle Jean d'Ormesson, citant Michel Ange : « Dieu a donné une soeur au souvenir. Il l'a appelée l'espérance ».

(1) C'est une chose étrange à la fin que le monde !, Jean d'Ormesson, Éditions Robert Laffont.

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